Édition de Novembre

Mot des co-rédactrices en cheffe

C’est avec un enthousiasme renouvelé que nous vous présentons cette édition de novembre ; une édition composée de huit articles passionnants, tous plus inspirants et captivants les uns que les autres. Chaque article témoigne du talent, de la curiosité et de la sensibilité de notre merveilleuse équipe !

Ce numéro, c’est un peu comme un café filtre à 8h le matin en pleine fin de session : nécessaire, énergisant et surprenamment réconfortant. Notre équipe s’est encore une fois dépassée ! Même entre deux remises de travaux, trois crises existentielles et un niveau de fatigue collective qu’on pourrait qualifier de « pire que l’année dernière ».

Dans cette édition de novembre, vous trouverez de tout : des réflexions, des coups de cœur, des découvertes, et peut-être même une ou deux révélations inspirées de notre fascination pour ce qui fait peur (on te voit, octobre). Bref, c’est du ComMédia pur jus.

Passer un autre mois à la barre de ce projet, c’est continuer d’explorer un univers que nous aimons profondément. Être rédactrices en cheffe, c’est accompagner une équipe qui ose, qui crée, même lorsque la fin de session pointe le bout de son nez avec son lot de défis. Et franchement, quelle fierté de voir ce que chacun et chacune a su accomplir !

Merci d’être là, de nous lire, de soutenir notre travail mois après mois. Nous vous souhaitons une bonne lecture, un mois rempli de douceur et, surtout… bonne chance pour la fin de session !

Ne lâchez pas, on croit en vous !

- Salma Achoumi et Jaymie Vézina

Comment rester motivé quand novembre frappe ?

Par Julia Vallée

Un soleil qui disparaît avant la fin de ton cours, un changement d’heure soudain, deux semaines de pluie interminable... eh oui, c’est novembre qui s’installe tel un poids sur tes épaules. Au niveau universitaire, ce mois charnière ne passe pas inaperçu. Malheureusement il se montre le bout du nez directement au moment où la lumière naturelle devient de plus en plus rare et  joue sur notre santé mentale. À ce moment précis, la session ne semble plus finir et où la fatigue accumulée se fait ressentir graduellement. Ce mois grisâtre n’est pas seulement un mot sur ton calendrier, c’est une atmosphère et une ambiance, parfois même une certaine mentalité et plusieurs étudiants redoutent de le voir arriver.

Une simple organisation n’est pas suffisante pour rester motivé pendant le mois de novembre. On parle plutôt d’adaptation à un contexte extérieur qui joue contre nous, de gestion mentale et surtout d’énergie. La toute première chose à faire est de reconnaître que la baisse de motivation et de productivité ne représente pas un signe de faiblesse, mais plutôt  un phénomène récurrent aussi vécu par tes pairs. C’est en comprenant qu’une démotivation au mois de novembre est complètement normale qu’il sera possible de t’enlever une couche inutile de culpabilité. Novembre est objectivement difficile : ne t’en fais pas, tu ne perds pas nécessairement ta discipline.

Dans cette situation, le truc est de ne pas s’attendre à être aussi  performant qu’au mois de septembre, mais  plutôt réajuster la manière dont on fait les choses au quotidien. C’est en te fixant des micro-objectifs qu’il te semblera plus facile d’avancer. Par exemple, tu peux viser d’effectuer une seule tâche importante lors d’une journée plutôt chargée, séparer une grosse lecture en segments de 15 minutes ou encore effectuer un travail un paragraphe à la fois. Ces techniques réalistes permettent donc de te donner le sentiment que tu progresses, ce qui est  motivant. Au mois de novembre, il ne faut pas viser la rapidité ; il faut continuer à avancer, même à petits pas. 

La création  d’une routine est aussi un élément clé. Effectivement, le peu de luminosité auquel nous sommes exposés perturbe les rythmes naturels, et tend à causer un surplus de fatigue. C’est là qu’une routine stable, même si elle semble simple comme une heure de réveil constante, un café, un moment de lumière naturelle ou un repas chaud, instaure un sentiment d’ancrage et de contrôle par rapport à ce que tu vis. Tu peux même utiliser tes hobbies personnels, qu’ils soient apaisants, sportifs ou créatifs, pour te donner des repères qui seront précieux durant cette période. Ce sont  eux qui te rappelleront qu’il est possible de vivre des moments plaisants et agréables, même lors d’un mois qui fait rarement place à la spontanéité.

Il est également très important de ne pas sous-estimer le pouvoir de son entourage. Le mois de novembre est épuisant, ce qui peut mener vers l’isolement. C’est pourquoi passer du temps avec tes proches peut aider à faire la différence. Que ce soit autour d’un simple café entre deux cours, un moment d’étude en groupe (même en silence !) ou simplement en partageant ton stress avec un.e ami.e, cela peut t’aider à alléger la pression que tu ressens, te redonner un sentiment d’élan et te fournir des points d’appui durant ta semaine. Être motivé n’est pas un travail qui doit être encaissé seul, c’est une dynamique qui se partage entre les gens. 

Finalement, tu dois te donner la chance de ralentir pour mieux repartir. Être compatissant envers soi-même est un élément clé pour rester motivé. Afin de rester motivé sur le long terme, il faut accepter d’avoir besoin d’un moment off, d’être plus fatigué et de fonctionner moins vite. Il ne faut pas voir tes moments de repos comme des failles à ta productivité. Au contraire, il s’agit d’une étape essentielle pour réussir. En d’autres mots, pour retrouver ton plein d’énergie, tu dois savoir laisser ton corps avancer à son propre rythme. 

Quand novembre frappe, ce n’est pas ta volonté qui y est testée, mais plutôt ta chance de repenser à la manière dont  tu peux avancer à travers ta session. Garder sa motivation ne signifie pas être invincible, c’est savoir comment traverser un mois qui exige de la solidarité, de la douceur et du réalisme. Tu dois te rappeler qu’en traversant un mois chargé  d’une pile de travaux et d’un ciel noir beaucoup trop tôt, un autre beaucoup plus lumineux finit toujours par revenir. 

L'année de Lou-Adrianne Cassidy - Retour sur le 47e Gala de l'ADISQ

Par Emilie Charest


Au Québec, nous avons la chance d’avoir une incroyable diversité d’artistes, et ce sont des soirées comme celle du Gala de l’ADISQ qui permettent de faire rayonner et de récompenser ces figures d’ici. Les 10 trophées Félix de cette année ont été remis dans une ambiance émotive et festive, lors d’une soirée animée par le bien connu Pierre-Yves Roy-Desmarais. 

Alors, vous étiez trop occupés à regarder Occupation Double le soir du 9 novembre dernier? Pas de problème, car si vous avez manqué ce 47e Gala de l’ADISQ diffusé sur les ondes de Radio-Canada, je vous résume le tout à l’instant !

Une prestigieuse année pour Lou-Adriane Cassidy

Impossible de débuter cet article sans tout d’abord parler de celle qui a volé la vedette lors de cette soirée, la jeune Lou-Adriane Cassidy. L'autrice-compositrice-interprète a lancé, en janvier dernier, son troisième album intitulé Journal d’un loup-garou, composé de 14 chansons, lesquelles ont toutes été très bien reçues. C’est d’ailleurs inspirée du titre de son album qu’elle a décidé de compléter son « look » de la soirée. Elle s’est présentée au tapis rouge avec son bras gauche complètement transformé en bras de loup-garou franchement réussi. Ce n’est pas seulement avec sa tenue qu’elle a su attirer l’attention de tous, mais surtout par son impressionnant succès. Dans les médias, on la qualifie de « reine de l’ADISQ », en  la décrivant comme celle qui a « tout raflé » ou encore comme celle qui a « balayé le Gala de l’ADISQ ». Parler de ses hontes et de ses blessures dans son album ne lui aura apporté aucun regret : elle est repartie de cette soirée avec les Félix de l’artiste féminine de l’année, de l’autrice ou compositrice de l’année, de la chanson de l’année et du spectacle de l’année. Ces quatre prix extrêmement prestigieux viennent s’ajouter aux huit autres Félix qu’elle avait remportés plus tôt dans la même semaine, lui donnant un total de douze Félix remportés en seulement un an. La jeune Lou-Adriane Cassidy n’a même pas encore 30 ans que tous les yeux sont déjà rivés sur elle. Si vous ne la connaissez pas encore, ceci est votre signe d’aller écouter sa musique, car vous ne serez pas déçus. 

Pierre Lapointe continue de briller

Comme plusieurs, j’ai grandi sur les notes musicales et les magnifiques paroles de l’auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe, et sa musique me suit encore tous les jours. C’était la 10e fois en 20 ans, cette année, qu’il était nominé pour le prix de l’artiste masculin de l’année; prix avec lequel il est reparti cette fois-ci. Tout comme Cassidy, il a lui aussi lancé son plus récent album en janvier dernier, Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé. Il s’agit de son 15e album en carrière. Dans celui-ci, il rend hommage à ceux et celles qui ont bâti « la grande chanson », en insérant des clins d'œil dans ses paroles. Cette force d’inspiration lui a encore une fois été bien récompensée avec ce Félix prestigieux pour lequel se disputaient d’autres excellents artistes comme Aliocha Schneider, Damien Robitaille, Fredz et Jay Scøtt. 


Les Cowboys Fringants : toujours présent dans nos coeurs 

Le 15 novembre dernier nous rappelait les deux années qui se sont écoulées depuis la mort du chanteur des Cowboys Fringants, Karl Tremblay, malheureusement décédé d’un cancer à l’âge de 47 ans. En avril 2024, le groupe a lancé un album sur lequel on pouvait entendre pour une dernière fois la voix de Karl, intitulé « Pub Royal ». Cet album leur a valu trois Félix et plusieurs nominations l’an dernier, et il continue d’être un succès encore cette année. Ils repartent avec un autre Félix lors de cette 47e édition pour l’album de l’année à succès populaire. Ce fut, bien sûr, un très grand honneur pour eux de monter sur scène. Rappelons que perdre leur chanteur, c’était non seulement faire le deuil de leur meilleur ami, mais également celui de leur carrière, ont-ils mentionné à plusieurs reprises dans différentes entrevues. Cependant, Jean-François Pauzé, auteur-compositeur principal derrière les chansons des Cowboys Fringants, est maintenant sur la lancée d’une carrière solo. Cet automne, nous avons pu entendre son tout premier album, Les amours de seconde main. Cet album fait de nombreuses références à son frère d’armes, Karl, notamment dans la chanson Ballon-sonde qui a su se tailler une place dans les palmarès pendant un bon moment. Marie-Annick Lépine, quant à elle, mène déjà une belle carrière solo qu’elle avait entamée avant la mort de son conjoint. 


Autres artistes à surveiller

Vous avez probablement entendu cette année la magnifique chanson Ensemble, composée par Aliocha Schneider et chantée en duo avec son amoureuse bien connue, Charlotte Cardin. Peut-être l’artiste n’a peut-être pas remporté le Félix de l’artiste masculin de l’année, mais il a remporté celui de l’artiste de l’année, rayonnement à l’international, qui était d’ailleurs son premier prix au Gala de l’ADISQ. C’est entre autres son succès grandissant en France qui lui a permis d’aller décrocher ce titre. Son nom se fera très probablement entendre dans les prochaines années, lui qui est au tout début de sa carrière. Dans cette même direction, la talentueuse Billie du Page a remporté le Félix de la révélation de l’année, prix qui est absolument  mérité. Une autre artiste que j’adore et que vous devez absolument connaître est la lauréate du prix de l’artiste autochtone de l’année, Elisapie. Son nom vous est peut-être familier puisqu’elle est active dans le domaine depuis le début des années 2000. C’est la quatrième fois qu’elle remporte ce prix, et avec raison. Si vous ne la connaissez pas encore, je vous recommande sa reprise de la chanson populaire Heart of glass (Uummati Attanarsimat), qu’elle chante dans sa langue natale, l’inuktitut. Pour conclure, on ne peut passer sous silence le prix du groupe ou duo de l’année remis aux 2Frères pour une troisième fois en carrière. Force est de constater que leurs chansons chaleureuses continuent de toucher les québécois et québécoises droit au cœur année après année. 


Pour revoir le 47e Gala de l’ADISQ : Gala ADISQ 25 | Évènements | ICI TOU.TV


相撲…そして論争 « Sumō… et controverse »

Par Émilie Soum-Cimino 

« はっけよい !! » 

Cria le gyoji (l’arbitre) pour annoncer le début du match après que les rikishi (combattants) aient touché le sol de leurs poings, signal du commencement de la courte mais féroce lutte. Sumō, la lutte traditionnelle japonaise, est un sport pratiqué depuis plusieurs siècles et se démarque autant par les nombreux rituels et cérémonies qui accompagnent les matchs, que par les lutteurs de gros gabarit vêtus de leur traditionnel mawashi (pagne très épais porté à la taille… qui ne les couvre pas beaucoup!).  

Dans l’ancien temps, les matchs de sumō faisaient partie d’un des nombreux rituels qui servaient à divertir les divinités Shinto et prier pour une bonne récolte. C’est durant l’époque d’Edo (1603-1868) que l’apparition du dohyō (cercle fait d’argile et de sable qui sert de ring aux lutteurs) surélevé transforma petit à petit la lutte sumō en sport grand public. 

Ce n’est qu’après la Deuxième Guerre mondiale que les tournois de sumō furent répartis de manière égale à travers le pays. De nos jours, le Japon compte annuellement six grands tournois, 本場所 - honbasho, dont le Grand Tournoi de Sumō de Kyushu qui a lieu dans la ville de Fukuoka tous les mois de novembre! 

(Kyodo, 2025.)

Match de sumō au Fukuoka Kokusai Center le 21 novembre 2025.

De la cérémonie d’entrée de ring kanreki dohyō-iri, au lancé de sel pour purifier le dohyō, jusqu’au shiko où les lutteurs font trembler le sol (et probablement quelques spectateurs par la même occasion) pour faire fuir les mauvais esprits, les matchs de sumō restent fidèles à leurs rituels traditionnels tout en laissant place à ce sport pour se moderniser. La lutte japonaise connaît depuis quelques années déjà, un certain renouveau caractérisé par un changement important amené part la 日本相撲協会 - Nihon Sumō Kyōkai (ligue de sumō professionnelle du Japon) concernant la place des lutteurs étrangers au sein des écuries. 

Bien qu’il n’y ait aucunes restrictions globales, il y a un maximum au nombre d’un lutteur professionnel étranger par heya, les écuries de sumō. Cependant une fois à la retraite, si les rikishi étrangers souhaitent devenir maître d’écurie et entraîneur, ils sont dans l’obligation de renoncer à leur nationalité d’origine et devenir citoyen japonais ; le gouvernement du Japon ne reconnaît pas la double nationalité, et la Nihon Sumō Kyōkai oblige que tous ses entraîneurs soient de nationalité japonaise (une règle très controversé qui fait débat dans ce milieu depuis bien longtemps!). 

(Tokyo Snack Box, 2025.)

Fait intéressant : Les rumeurs disent que durant un honbasho, environ 45 kilogrammes de sel sont utilisés en une journée, ce qui représente plus d’environ 650 kilogrammes pour toute la durée du tournoi!

Avez-vous déjà entendu parler de Danylo Yavhusishyn, plus connu sous le nom de 安青錦 新 大 - Aonishiki Arata ? Après être arrivé au Japon en 2022 en tant que réfugié de la guerre en Ukraine, le jeune homme de 21 rejoint très vite les rangs de la plus haute division professionnelle de sumō (la division 幕内 - Makuuchi) après avoir grimpé les différents échelons en un temps record. Aujourd’hui classé au rang de 関脇 - sekiwake (le 3e rang de la plus haute division, Makuuchi… vous me suivez ?), Danylo (ou Aonishiki) parle le japonais couramment et ne cesse d’impressionner son public, qui l’encourage depuis le monde entier.

(MMC magazine)

Tableau d’affichage japonais et explication imagée des différents rangs et divisions de sumō professionnel.

C’est le tout premier Ukrainien de l'histoire du sport à remporter un tournoi de sumō de niveau élite. Oui oui! Aonishiki vient tout juste de remporter le honbasho de Fukuoka, tournoi qui vient de se terminer pas plus tard que le 23 novembre dernier. C’est lors d’une impressionnante finale très serrée contre le grand champion 豊昇龍智勝 - Hōshōryū Tomokatsu (que l’on pensait indétrônable), que l’ukrainien marque sa victoire avec un okurinage, un mouvement permettant de faire projeter en arrière son adversaire. Dans quelques jours, la Nihon Sumō Kyōkai fera monter Danylo au rang de champion, 大関 - ozeki, 2e plus haut rang de la Makuuchi. C’est un pas de plus vers le rêve du jeune rikishi : atteindre un jour le titre de grand champion, le rang de 横綱 - Yokozuna, le plus haut niveau de la division Makuuchi… et le rang le plus élevé de sumō tout entier!

Pour regarder un petit moment de la finale Aonishiki vs Hōshōryū, je vous recommande cette courte vidéo! : 大相撲 横綱 豊昇龍-安青錦 優勝決定戦<令和7年九州場所・千秋楽>SUMO

The Japan Times, 2025)

Danylo Yavhusishyn lors de la remise de son trophée.

Derrière les exploits des lutteurs professionnels de sumō, un autre aspect fait débat depuis plusieurs décennies : la place des femmes. 

N’étant pas autorisées à monter dans le ring d’argile, elles n’ont le droit que de pratiquer ce sport dans les ligues de sumō féminine de niveau amateur : jusqu’à ce jour, les lutteuses de sumō ne sont pas les bienvenues dans la ligue professionnelle Nihon Sumō Kyōkai. En raison de ses origines religieuses, le dohyō reste encore aujourd’hui considéré comme un objet sacré, où l’espace à l’intérieur de ce dernier se veut pur, et tout ce qui se trouve à l’extérieur, impure. Vous me voyez venir ? 

Alors que les hommes rikishi seraient anciennement directement reliés aux divinités Shinto, les femmes ont longtemps été considérées comme impures, dites « 穢れ - kegare », un terme japonais désignant la contamination spirituelle ou l'impureté. La raison ? Le sang des menstruations et de l’accouchement. Voilà pourquoi ces dernières ont longtemps été bloquées (et le sont encore aujourd’hui, quoique bien plus rare) de certains lieux religieux sacrés, le dohyō de lutte y compris

Aujourd’hui, même si l’on reconnaît le cercle d’argile comme symbole national plutôt que religieux, son héritage pèse encore sur la pratique : la ligue de sumō professionnelle du Japon reste très ferme sur son interdiction des femmes à prendre place sur le ring. En plus des lutteuses, plusieurs politiciennes japonaises se sont vues refuser le droit de prononcer leurs discours au centre du cercle lors des tournois. Comme quoi, nous sommes encore loin d’une égalité des sexes dans le monde du sumō… la tradition fait débat! 

Selon la Nihon Sumō Kyōkai, la règle serait stricte et s’appliquerait à toutes… même aux équipes paramédicales féminines.

(Kyodo, 2018)

La mairesse de Takarazuka, Tomoko Nakagawa, est forcée à parler à l’extérieur du dohyō.

En 2018, une équipe d’infirmières composée de femme fut ordonnée (avec colère) de sortir du dohyō après s’être précipité pour porter secours au maire de la ville de Maizuru, tombé sans connaissance lors de son discours qu’il prononçait à l’occasion d’un match de sumō à Kyoto. Après l’incident, il a été rapporté que des spectateurs auraient lancé du sel pour purifier le ring juste après le départ des femmes, laissant sous-entendre que ces dernières l’auraient sali ou souillé au passage. 

Les secouristes reçurent un peu plus tard des excuses publiques et officielles de la part du maire et de la Nihon Sumō Kyōkai, mais la polémique avait déjà voyagé jusqu'à d’autres continents. 

Tant que le dohyō restera inaccessible à la moitié de la population, on peut se demander jusqu’où et pendant combien de temps un sport national pourra-t-il défendre cette palissade, qui aujourd’hui, n’a plus sa place dans la société dans laquelle nous vivons. 

(Yoshikazu Tsuno, 2010)

Miki Satoyama, lutteuse amatrice, lors d’un match du championnat de sumō féminin du Japon en 2010.

Bibliographie

Glossary of sumo terms. (2025). Dans Wikipédia. https://en.wikipedia.org/wiki/Glossary_of_sumo_terms#A

Japanese women ordered from sumo ring during first aid. (2018). BBC. https://www.bbc.com/news/world-asia-43652428

Japan's first female PM faces taboo with sumo ring barrier. (2025). 1News. https://www.1news.co.nz/2025/11/23/japans-first-female-pm-faces-taboo-with-sumo-ring-barrier/

Kyodo. (2025). Yokozuna Hoshoryu (R) beats ozeki Kotozakura on Day 13 of the Kyushu Grand Sumo Tournament at Fukuoka. [photographie]. KyodoNews. https://english.kyodonews.net/articles/-/65403?pn=2

Kyodo. (2018). Takarazuka Mayor Tomoko Nakagawa is forced to speak ringside at a sumo event Friday. [photographie]. KyodoNews. https://english.kyodonews.net/articles/-/4839

McCurry, J. (2025). The Ukrainian refugee fighting to become the first European sumo grand champion. The Guardian. https://www.theguardian.com/world/2025/mar/08/the-ukrainian-refugee-fighting-to-become-the-first-european-sumo-grand-champion

Mezzofiore, G. et Ogura, J. (2018). An official collapsed in a sumo ring. Female medics were asked to stop treating him because women aren’t allowed in sumo rings. CNNWorld. https://www.cnn.com/2018/04/05/asia/japan-sumo-women-ring-emergency-intl-trnd 

Mistubishi Materials Corporation. (s.d). Instilling the spirit of Japan. MMC Magazine (Vol.2). https://www.mmc-carbide.com/cz/download/magazine/vol02/sumo

Mistubishi Materials Corporation. (s.d). [photographie]. MMC magazine (Vol.2). https://www.mmc-carbide.com/cz/download/magazine/vol02/sumo

NHK. (s.d). The basic of Sumo - 相撲のルール. NHK World Japan. https://www3.nhk.or.jp/nhkworld/en/tv/sumo/basics/

Office national du tourisme japonais. (s.d). ガイド相撲を観戦日本の国技の力を感じる. Japan Endless Discovery. https://www.japan.travel/jp/guide/experience-sumo/

The Asahi Shimbun. (2021). SUMO/ Foreigners wrestle with having to become Japanese citizens. The Asahi Shimbun. https://www.asahi.com/ajw/articles/14216692

The Japan Times. (2025). War refugee Aonishiki becomes first Ukrainian to win sumo tournament. The Japan Times. https://www.japantimes.co.jp/sports/2025/11/23/sumo/aonishiki-first-ukrainian-win-sumo/

The Japan Times. (2025). [photographie]. The Japan Times. https://www.japantimes.co.jp/sports/2025/11/23/sumo/aonishiki-first-ukrainian-win-sumo/

Tokyo Snack Box. (2025). [photographie]. Tokyo Snack Box. https://www.tokyosnackbox.com/en/blogs/articles/about-japan-sumo?srsltid=AfmBOopNJldEBB0TKD4GT39GTcd5JEjs1Fh6DScz2gIMRbYW6mz1HwZ4

Yoshikazu Tsuno. (2010). Female sumo wrestler Miki Satoyama gazes at her opponent during the heavyweight class of the Japan women's sumo championships in Sakai city, southern Osaka on October 3, 2010. [photographie]. YOSHIKAZU TSUNO/AFP via Getty Images. https://www.nbcnews.com/id/wbna39735401 

Ziminski, A. (2025). Fukuoka November Grand Sumo Tournament 2025. Japan Cheapo. https://japancheapo.com/events/november-grand-sumo-tournament/

Quand une ville met son gardien au pied du mur : le cas de Samuel Montembeault

Par Christopher Dubuc

Quatrième 

Cela correspond à la position actuelle du Canadien de Montréal au classement général de la Ligue nationale, avant son match du 8 novembre. Étonnant, n’est-ce pas ? Je suis convaincu que personne dans le monde du hockey n’aurait misé sur un tel scénario, surtout après 14 matchs de saison régulière, moi y compris.  

En revanche, il faut se le dire, le Tricolore nous offre du très bon hockey depuis le début de la saison. Sur le plan individuel, plusieurs joueurs ont le vent dans les voiles. Cole Caufield, entre autres, possède déjà 10 buts à son compteur et le capitaine, Nick Suzuki, est troisième dans la ligue pour les mentions d’aide, avec 16 passes. Encore mieux, Ivan Demidov trône au sommet des pointeurs recrues avec 12 points, dont huit passes.  

Bref, les gars s’amusent et ça se ressent sur la glace. 

Sauf peut-être un joueur : Samuel Montembeault. 

Un dilemme devant le filet

Depuis la saison 2023-2024, Samuel est le gardien numéro un de l’équipe. N’ayant pas toujours les statistiques les plus éclatantes, le Québécois nous a tout de même habitués à un jeu fiable depuis qu’il a hérité de ce poste.  

L’an dernier, il s’est d’ailleurs démarqué en allant chercher 31 victoires en 62 matchs, permettant ainsi à son équipe d’accéder à la grande valse du printemps. 

On s’attendait sans doute à ce qu’il continue sur sa lancée pour débuter la campagne actuelle, mais ce n’est pas ce qu’on voit.  

En sept départs depuis l’amorce de la saison 2025-2026, Montembeault n’a signé que trois victoires, en plus de présenter un taux d’efficacité de .855 et une moyenne de buts alloués de 3.67. Sans surprise, ces statistiques le classent parmi les pires gardiens du circuit, ce qui contraste fortement lorsqu’on les compare avec celles de son homologue, Jakub Dobes.  

Pour sa part, le gardien recrue du Canadien figure parmi les meilleurs de la ligue, lui qui affiche un pourcentage d’arrêts de .920 et une moyenne de 2.25 buts alloués par match. Par ailleurs, le cerbère a une fiche de six victoires et une seule défaite, ce qui n’est pas piqué des vers. 

Clairement, c’est le jour et la nuit entre les deux gardiens, et la question « Montembeault ou Dobes ? » brûle aux lèvres des Montréalais depuis quelques semaines.  

Cependant, la question a semblé prendre une ampleur plus sérieuse lors du match contre les Flyers de Philadelphie, qui ont été accueillis au Centre Bell le 4 novembre dernier.  

 

Montembeault hué devant ses partisans 

Ce soir-là, c’est Samuel Montembeault qui gardait la cage du Canadien. 

À peine huit minutes après le début de la rencontre, le tableau indicateur affichait un pointage de 3-0 en faveur des visiteurs. Le Québécois venait de céder trois fois sur les six premiers tirs, et dès cet instant, la patience des fans dans l’amphithéâtre semblait avoir atteint sa limite. 

Cris, huées et applaudissements moqueurs étaient réservés au gardien du CH après chaque arrêt réalisé.  

Assis devant mon téléviseur, je ne pouvais m’empêcher d’être inconfortable devant ce que je voyais et entendais.  

Montréal était-il réellement en train de dénigrer et de ridiculiser un joueur de sa propre équipe ?  

Car oui, lorsqu’on est partisan du Canadien de Montréal, on fait partie de l’équipe. On se doit d’être présent, beau temps ou mauvais temps, et on se doit avant tout de respecter les joueurs qui portent le chandail de nos Glorieux. 

Pourtant, l’attitude que le public montréalais a réservée à Samuel Montembeault le soir du 4 novembre a été tout simplement inadmissible.  

 

Un marché exigeant 

Qu’on soit un joueur ou un partisan, on le sait : Montréal est une ville de hockey avant tout. C’est l’un des plus gros marchés dans la ligue, voire le plus gros, et cela signifie qu’il faut composer avec une variable importante lorsqu’on joue ici : la pression.  

À Montréal, les partisans sont passionnés et ont systématiquement de grandes attentes envers leur équipe. Lorsqu’un joueur performe bien, ils n’ont que de bons mots. Cependant, lorsque ses attentes ne sont pas remplies, c’est à ce moment que l’envers de la médaille se manifeste, parfois de manière brutale. 

Malheureusement, c’est ce que Montembeault a dû subir.  

 

Une dimension culturelle ? 

En voyant cette situation, je ne pouvais m’empêcher de penser à Jonathan Drouin, qui, tout comme Montembeault, a été durement critiqué lorsqu’il jouait à Montréal. Dans le cas de Drouin, les conséquences ont été encore plus graves, puisqu’il a même dû s’absenter de l’équipe pour faire une pause du hockey lors de la campagne 2021-2022. 

On peut aussi penser à Patrice Brisebois, joueur professionnel de 1991 à 2009, qui a subi un traitement similaire pendant ses 16 saisons jouées à Montréal. 

Qu’ont en commun ces trois joueurs ? Eh bien, ils sont tous des Québécois francophones.  

Il s’agit fort probablement d’une corrélation illusoire, mais existe-t-il un monde où les joueurs d’ici ont davantage de pression que ceux qui viennent d’ailleurs ?  

Après tout, lorsque les joueurs enfilent l’emblématique bleu-blanc-rouge, ils font bien plus que jouer pour un simple club... Ils représentent une nation au grand complet, la nation québécoise, qui aimerait sans doute voir son équipe menée par l’un des siens. 

Bibliographie

https://www.journaldemontreal.com/2021/09/20/jonathan-drouin-se-confie-1  

https://www.journaldemontreal.com/2021/09/22/sante-mentale-seul-contre-la-terre-entiere  

Un baiser vaut 4000 moments

Par Marie Véronique Ross

Intimité. Un mot fort, parfois, difficile à représenter. Un mot qui s’applique à plusieurs situations: un moment, une relation, une pensée, un lieu… Un mot, selon moi, qui est souvent pris à la légère. C’est le mot que j’ai ressenti lorsque j’ai vu, pour la toute première fois, la mosaïque El món neix en cada besada, communément appelée « The kiss wall » ou « le monde naît avec chaque baiser », par l’artiste barcelonais Joan Fontcuberta. Cette mosaïque installée en 2014, dans le quartier gothique de Barcelone, est devenue une attraction touristique mondiale. Fontcuberta a eu l’idée de créer une murale composée de 4000 photos de résidents barcelonais imprimées sur des tuiles de céramique. C’était une œuvre d’art pour célébrer le 300ème anniversaire de la chute du siège de Barcelone, en 1714, signifiant la fin de la guerre de la Catalogne (Cap Catalogne Administrateur, 2014). Chacune de ces photos représente un moment de liberté dans la vie de ses résidents créant une murale de 30 mètres carrés (Barcelona Turisme, s.d.).

 

J’avais devant moi un moment intime entre deux personnes. J’avais presque le sentiment d’être de trop comme si je devais partir et les laisser ensemble. C’était bizarre, une vingtaine de touristes les regardait, prenait des photos, jacassait fort comme si de rien n’était. Au contraire, moi, j’étais silencieuse. J’avais l’impression de vivre ce baiser; le monde autour n’existait plus, comme si c’était moi et ma personne qui échappait à la réalité. C’est en m’approchant que je me suis aperçue que ce gros moment était composé d’innombrables petits moments. Je vous mentirais si je disais que je n’ai pas versé une larme en les regardant. Je partageais, sans même les connaître, l’intimité de chacun qui exprimait sa liberté. En prenant un pas de recul, je ressentais un sentiment d’amour et (ironiquement) de liberté plus grande que moi. Il n’y avait pas une tuile pareille à une autre : des enfants, une grand-mère, des pieds à la plage, un chien qui court, des oiseaux et plus encore. J’ai eu un pincement au cœur. C’était beau de voir à quel point chaque personne voit, vit et exprime la vie d’une façon différente. J’ai vraiment ressenti tout ça en regardant un baiser ? Est-ce qu’il y a quelqu’un d’autre qui a ressenti cela ?

 

« Le monde naît avec chaque baiser », une phrase optimiste pour le futur de l’humanité. Un baiser est un moment intime où deux personnes deviennent « un », en d'autres mots, une entité. Elles partagent ce moment en unité. Aujourd’hui, toutes les personnes de chaque pays aspirent à une certaine forme de liberté.  À l’instar de plusieurs rassemblements mondiaux organisés qui abordent des problèmes planétaires, si chacun offrait leur vision de la liberté, est-ce qu’on pourrait arriver à bâtir une telle fresque ? Tout un défi, non ? C’est fou à quel point une œuvre d’art nous fait penser. C’est un peu ce que j’apprends dans mes cours de Design and Communication. L’art est comme une forme de communication afin d’exprimer des idéaux à travers le visuel (Mello, 2025).


Dans un monde où les humains se laissent tranquillement dominer par la technologie et par les différences qui les séparent, on n’oublie la base, les choses simples et ce qui nous relie. Parfois, c’est en se retournant vers l’art que la réponse y est. Ce moment d’intimité a été créé par 4000 photos et, sans celles-ci, le baiser n’aurait pas pu prendre place. Ça a été un effort collectif des relations humaines. En l’absence de cette union, le baiser reste une idée jamais concrétisée. 


Ne jamais douter du pouvoir de l’art, parce qu’il est plus puissant qu’on le pense. Peut-être même jusqu’à changer le monde? 

 

Bibliographie :

Barcelone Turisme (s.d.) Photomosaic: The World Begins With Every Kiss. Barcelona experience. https://www.barcelonaturisme.com/wv3/en/page/5523/.html

Cap Catalogne Administrateur (2014) La Catalogne et sa « Route 1714 » Cap Catalogne. https://capcatalogne.com/la-catalogne-et-sa-route-1714/

Patrizia Mello. (1er octobre 2025). Design and communication [notes de cours]. Marketing, consumi e comunicazione, Instituto Universitario di Lingue Moderne. Blackboard.

Dans la tête des fans d'horreur

Par Annabelle Blais

Explorer les raisons qui attirent tant de spectateurs vers l’horreur, est une curiosité qui me suit depuis longtemps et que partagent de nombreux spectateurs.  Contrairement à ce que pensent plusieurs, les amateurs de films d’horreur ne sont pas sans émotions. Leur intérêt s’explique plutôt par un aspect de notre psychisme qui vient explorer notre rapport à la peur, à la maîtrise de soi et même à la capacité de ne pas crier durant le film. Même si la pensée populaire associe ces films à un rush d’adrénaline.


Les astuces du cinéma d’horreur 

Derrière la peur qui nous fait serrer les muscles et donne les mains moites, se cache un travail bien dirigé des réalisateurs pour provoquer une réaction voulue chez les spectateurs. Lorsqu’on regarde un film d’horreur, la peur que nous ressentons est conditionnée à ce qu’elle ne soit pas vraisemblable à la peur ressentie dans la vraie vie. En d'autres mots, notre cerveau comprend que le film est une fiction, de ce fait il ressent une peur contrôlée. Les réalisateurs doivent, par conséquent, suivre des techniques narratives couramment utilisées dans ce genre, pour obtenir un sentiment voulu chez les spectateurs (Bisbal, 2025).


Ces techniques sont à la base de la compréhension du psychisme humain qui suit les réactions apeurées des amateurs de ce genre. D’une part, le film doit susciter une attention importante chez le spectateur, soit en ajoutant un effet de suspense ou apporter une tension à l’histoire, afin de garder l’intérêt du public (Bisbal, 2025). La scène célèbre, dans The Shining, en est un exemple, lorsque Wendy est prise dans la salle de bain et Jack s’efforce de défoncer tranquillement la porte à coup de hache. Cette scène renforce ce sentiment de tension dramatique, car on peut tranquillement voir le danger apparaître. D’autre part, pour que le sentiment de peur s’installe, de l’empathie pour les personnages doit s’établir. Par exemple, nous ressentons que Wendy est dans une position vulnérable et d’isolement totale, ce qui suscite de l'inconfort chez le spectateur. Cela fonctionne dans l’autre sens où le public devient soulagé une fois que le personnage vit quelque chose de positif (Bisbal, 2025). Par la suite, un antagoniste clair et haï des spectateurs permet de mettre toute notre négativité sur ce personnage. Ses actions doivent sembler loin de la réalité aux yeux des spectateurs, pour bien définir la dissemblance entre la fiction et la réalité (Bisbal, 2025). Enfin, une certaine balance est recommandée pour que le public vive d’autres émotions que de la peur, comme un moment plus heureux du film (Bisbal, 2025). 


Du point de vue des spectateurs

Avant d’entrer dans la tête des amateurs de films d’horreur, il faut savoir que la personnalité et les besoins de chacun sont importants à prendre en considération. J’aimerais commencer par l’élément qui m’a le plus surpris : pour certaines personnes, l’horreur est une expérience émotionnelle plus profonde qu’un simple film. Cette « dimension cathartique » (Proxihypnose, 2024) fait surface quand un spectateur utilise ce film effrayant comme un moyen de traverser une période difficile de sa vie, de la même façon qu’il les affronte et dépasse les moments les plus épeurants du film. Dans ce cas, le rôle du genre de l’horreur devient ici thérapeutique, puisqu’en affrontant des peurs fictives depuis le confort de son salon, le spectateur apprend à tolérer et à apprivoiser ses émotions (Johnson, n.d.). 

Ce n’est pas tout. D’autres raisons expliquent le besoin de se tourner vers l’épouvante. Premièrement, pour une partie du public, ce visionnement permettrait de repenser leur rapport à la mort. En présentant la mort d’une manière exagérée, elle devient donc une pensée ridicule ou quelque chose d’insensé, relativisant son intensité qu’elle éprouve habituellement (Justine, 2016). Deuxièmement, le corps réagit fortement par un rush d’adrénaline, souvent tout au long du film. Par contre, une fois le film terminé, notre corps se relâche et un sentiment de bien-être émerge (Bisbal, 2025). Celui-ci donne envie à plusieurs de réécouter des films d’horreur même après avoir vécu des émotions fortes pendant un long laps de temps. Troisièmement, être exposée régulièrement aux images graphiques de la violence pourrait provoquer une meilleure tolérance à regarder ces images, ainsi qu’« une désinhibition normative » (Justine, 2016) rendant le tout plus plaisant à visionner. Voilà pourquoi certaines personnes détournent le regard, tandis que d’autres se précipitent pour voir le nouveau Conjuring

Bibliographie

Bisbal, G. (2025). La psychologie de la terreur au cinéma. Nos Pensées. https://nospensees.fr/la-psychologie-de-la-terreur-au-cinema/ 

Johnson, N. ( n.d.). Pourquoi les films d'horreur peuvent nous aider à surmonter des traumatismes bien réels. National Geographic. https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2020/10/pourquoi-les-films-dhorreur-peuvent-nous-aider-a-surmonter-des-traumatisme-bien

Justine. (2016). Les férus de films d’horreur sont-ils des psychopathes en puissance ? Madmoizelle. https://www.madmoizelle.com/films-horreur-psychopathes-en-puissance-69201

Proxihypnose. (2024). Pourquoi les gens aiment-ils les films d'horreur ? Proxihypnose. https://www.proxihypnose.fr/actu/38/pourquoi-les-gens-aiment-ils-les-films-d-horreur 

Images :

Frère, Y. (2025). Les sorties de films d’horreur pour 2026. Horreur News. https://horreurnews.com/les-sorties-de-films-dhorreur-pour-2026/ 

Wargny Drieghe, A. (2022). Films d’horreur : Pourquoi certaines personnes aiment se faire peur ? Pourquoi Docteur. https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/41117-Films-d-horreur-personnes-aiment-faire-peur 



L'essor mondial de la musique indienne

Par Erika Donatucci

Longtemps limitée aux bandes originales de Bollywood, la musique indienne s’impose aujourd’hui au-delà de ses frontières. Elle sort de ses studios pour intégrer les charts et s’inviter dans les playlists internationales portées par des artistes comme Hanumankind et par des collaborations inattendues. Au cours des deux dernières années, les données montrent une croissance remarquable de la présence indienne dans l’industrie musicale, non seulement au niveau local, mais aussi à l’échelle internationale. En 2023, le chanteur, KING, apparaissait déjà dans le Top 50 global de Spotify avec un titre non-film, et entièrement chanté en hindi (Tagat, 2023). Le rapport annuel de Spotify publié en mars 2024 confirmait cette constance croissance de la musique indienne : près de 50 % des redevances générées par les artistes provenaient d’auditeurs hors de l’Inde et plus de 9000 artistes indiens ont été ajoutés aux playlists locales et mondiales, dont les miennes (Spotify, 2025). Le fait que ces artistes se soient frayé un chemin jusqu’à mes propres playlists m’a naturellement amené à revoir ma perception de la musique indienne, longtemps limitée à Bollywood, et à découvrir toute la diversité qu’elle offre.


Du cinéma aux plateformes

Pour beaucoup de personnes en dehors de l’Inde, le Bollywood évoque immédiatement des couleurs vives, des danses captivantes et des bandes originales de film chantées en hindi, qui elles, vont jouer un rôle central. Et c’est vrai, pendant longtemps, j’ai moi-même eu tendance à résumer la musique indienne au Bollywood et à ses clichés. En m’y intéressant davantage ces dernières années, j’ai découvert une scène musicale plus vaste et nuancée que tout ce que je pensais connaître. Quand on y porte un regard plus attentif, on réalise que l’industrie musicale indienne, ainsi que l’industrie du cinéma, reflète une diversité immense englobant plusieurs régions, plusieurs langues, plusieurs genres, chacun possédant sa propre identité sonore. Le Bollywood demeure la plus grande industrie de ce pays et ses célébrités sont issues de cet univers, mais l’essor des plateformes de streaming et des réseaux sociaux a rebattu les cartes. On assiste aujourd’hui à « a new generation of artists expressing their creativity on social media and gaining public recognition » (IFPI, 2020). Cette évolution offre notamment aux jeunes artistes indiens, souhaitant s’émanciper de la domination des musiques de film, de nouvelles voies pour se faire connaître. Elle permet aux labels, comme Sony, de contourner certains canaux traditionnels longtemps centrés exclusivement sur les bandes originales de Bollywood.

Aujourd'hui, alors que la musique traditionnelle de Bollywood domine encore en Inde, environ 15 % à 20 % des revenus proviennent de la consommation à l'international. Shridhar Subramaniam, président de Sony Music Asie et Moyen-Orient (IFPI, 2020), pense que « la musique indienne, comme le hip-hop, peut représenter plus que de la musique et devenir une culture à part entière, et qu'une forme de pop indienne, portée par des artistes indiens, sera bientôt diffusée dans le monde entier.» (traduction libre). 

Quand on observe l’essor mondial de ce style cette année, il est difficile de lui donner tort. 


Hanumankind : du Kerala au public mondial 

Issu du Kerala, un État du sud-ouest de l’Inde, Hanumankind représente parfaitement cette nouvelle vague d’artistes indiens globaux. Sa popularité explose grâce à des titres viraux comme Big dawgs ou encore Run It Up. Dans ses productions, il mêle des instruments et des références culturelles locales à un rap anglophone qui trouve écho partout dans le monde. Ses performances live sur des scènes internationales, comme celle de Coachella, qui fut notamment saluée par Ed Sheeran, confirment son statut d’artiste profondément ancré localement ainsi que son potentiel global.

Plutôt que de laisser ses racines dans l’ombre, le rappeur en fait un véritable atout. Ce mélange unique de rythmes locaux et de rap moderne mérite qu’on tende l’oreille, pour découvrir ce qu’il propose aujourd’hui et ce qu’il continuera à créer pour faire briller ses origines.


Collaborations internationales : quand les mondes s’entremêlent

Les artistes indiens ne sont plus seulement exportés : ils collaborent désormais avec les plus grandes stars mondiales ; parmi celles-ci, Nick Jonas, Martin Garrix, Coldplay, OneRepublic et plus récemment Ed Sheeran. Pour ce dernier, tout commence en 2024 par un mashup sur la scène de Birmingham avec l’artiste Diljit Dosanjh et sa chanson Naina. Puis, cette année, il enchaîne par une collaboration avec Arijit Singh, considéré comme une icône de la musique indienne, sur la chanson Sapphire, en deux versions. Ed Sheeran explore des influences sud-asiatiques sur plusieurs titres de son album et ira jusqu’à sortir un EP remix avec des artistes indiens, incluant Hanumankind (Tagat, 2025). Ce type de collaborations offre une visibilité instantanée à ces artistes dans des playlists mondiales, un accès à de nouveaux publics et permet l’effacement des barrières linguistiques. On remarque également un impact sur leurs tournées : les artistes parviennent à y ajouter des dates dépassant le continent asiatique et remplissent des salles à l’étranger. 

Il est certain qu’entendre Ed Sheeran chanter en punjabi, ce n’était pas sur ma bingo card cette année, mais j’ai adoré. Voir deux mondes artistiques que j’aime autant s’unir naturellement, c’était un moment inattendu, mais réjouissant. 


La musique indienne est désormais une force créative mondiale, portée par des artistes qui franchissent les frontières, des collaborations qui fusionnent les cultures, et des plateformes qui amplifient cette nouvelle dynamique. Ce n’est plus une simple tendance TikTok, ni une pure exportation commerciale : c’est une transformation réelle de la pop mondiale. Je dirais même qu’elle amène un vent de fraîcheur et rappelle qu’au fond, la musique naît toujours de passions qui se rencontrent.

TOP 3 de mes recommandations : 

  1. Stay de KING

  2. Someone Told Me de Hanumankind & Roisee

  3. Only just Begun (intro) de Armaan Malik



Bibliographie

IFPI. (2020, 26 septembre). Global Music Report: The Industry in 2019. IFPI. https://www.ifpi.org/wp-content/uploads/2020/07/Global_Music_Report-the_Industry_in_2019-en.pdf

Spotify (2025, 15 avril). Indian Artists Are Reaching More Global Fans Than Ever Before (and the Data Proves It). https://newsroom.spotify.com/2025-04-15/indian-artists-are-reaching-more-global-fans-than-ever-before-and-the-data-proves-it/

Tagat, A. (2023, 3 février). KING on going international: ‘I’ll make India proud for sure.’ Rolling Stone India. https://rollingstoneindia.com/king-international-tours-wireless-middle-east-festival-abu-dhabi-lil-uzi-vert-divine-travis-scott/

Tagat, A. (2025, 23 octobre). Ed Sheeran’s ‘Play (The Remixes)’ EP flexes India’s diverse voices. Rolling Stone India. https://rollingstoneindia.com/ed-sheeran-play-remixes-ep-review-karan-aujla-hanumankind/?utm_source=chatgpt.com

Novembre : le mois du repos de l’au-delà

Par Diandra Morar

Entre l’excitation d’Halloween et la magie de Noël, le mois de novembre semble fade avec sa température grise et les nombreux travaux que les étudiants doivent remettre. Novembre semble être un mois sans saveur. Qui voudrait le célébrer ?

Et s’il suffisait simplement de changer de perspective? Car novembre est bel et bien un mois que l’on célèbre. C’est le mois des morts

Halloween est directement lié au mois des morts. Si on sépare son nom, on peut le lire tel que : « All Hallow’s Eve » ou dans sa traduction : « la veille de tous les saints », car le 1er novembre est la Toussaint. (Radio-Canada, 2022)

Son origine remonte au Moyen Âge. Avant d’avoir une date officielle, les premiers chrétiens honoraient déjà les premiers martyrs. S’inspirant de cette pratique, le Vatican en la personne du pape Boniface IV en avait fait une date officielle. La Toussaint servait à honorer tous les saints connus ou inconnus pour reconnaître leur dévouement au Christ (Ventura 2024). 

Tout comme la Toussaint, le jour des morts remonte aussi au Moyen Âge. Elle a été instaurée quelques siècles plus tard le 2 novembre par l’abbaye de Cluncy et son abbé Odilon. Le jour des morts servait à honorer les défunts. Leurs proches allaient au cimetière pour fleurir leur tombe et prier pour le repos de leurs êtres chers. L’idée de cette journée étant dédiée à créer un lien entre notre monde et celui de l’au-delà. (Ventura 2024)

La croyance de cette époque était tellement forte que l’automne en lui-même  était perçu comme une saison qui rappelait la fin de l’été où il fallait se laisser porter dans la réflexion. (Goyette, 2023)


De nos jours, beaucoup de ces traditions existent encore et ont été mélangées avec différentes cultures. Elles réclament leur propre manière d’honorer leurs morts comme l’exemple le plus connu étant « Día de los Muertos » au Mexique. (History, 2018)

 Día de los Muertos a des origines aztèques datant d’il y a plus de 3000 ans. Pour eux, les défunts allaient au pays des morts, le « Chicunamictlán », où ils passaient de nombreuses épreuves pour finalement atteindre leur endroit final de repos, le « Mictlán ». (History, 2018)

En se mélangeant aux traditions de l’Église catholique et de l’Espagne médiévale, le Día de los Muertos a pris la place de la Toussaint et le jour des morts.  Les proches des morts suivent la tradition des aztèques de laisser des « ofrendas » qui est une tradition de laisser des gâteries préférées. Les ofrendas peuvent inclure des aliments, des boissons, des objets précieux, des bougies ou des photos, formant un autel qui accueille symboliquement l’âme du défunt. Elles sont souvent accompagnées de chandelles rouges et de « cempasúchils » cempasúchils symbolisent le chemin guidant les défunts vers les vivants.


Il en va de même avec le « pan de ánimas », le pain des esprits, de l’Espagne médiévale qui est devenu tout simplement « le pan de muerto », le pain des morts.  (History, 2018)

Les vivants prennent aussi part à cette célébration. Ils portent des masques représentant des squelettes. Cette tradition date  du XXe siècle venant du tableau « La Calavera Catrina »  qui représente un squelette qui porte du maquillage et des vêtements élégants. Cette représentation de squelette est devenue un symbole moderne du Día de los Muertos. Souvent accompagnées de bonbons en forme de crâne. (History, 2018)

Malgré sa réputation de temps mort, le mois des morts prouve que ce n’était pas un si mauvais défaut d’être la transition vers les fêtes de fin d’année. Alors que les travaux d’étude et examens se multiplient, les traditions axées sur l’honneur rendu à nos proches de réflexion sur soi-même peuvent permettre de nous recentrer sur nous-mêmes et accueillir un nouveau départ. 

Bibliographie

Goyette, D. (2023,7 décembre ). Novembre le mois des morts, pourquoi? L’écho de Compton. https://echodecompton.ca/culture/novembre-le-mois-des-morts-pourquoi/

Editors, H. com. (2018, 30 octobre). Day of the dead (Día de los Muertos)—Origins, celebrations. HISTORY. https://www.history.com/articles/day-of-the-dead

La fête des Morts, la Toussaint et les nouvelles générations | OHdio | Radio-Canada. (s. d.). Consulté 18 novembre 2025, à l’adresse https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-matin-du-nord/segments/entrevue/420865/toussaint-fete-morts-halloween-eveque

Ventura, R. (2024, 31 octobre ). Toussaint et jour des morts : Quelles différences entre les deux ? Le Pèlerin. https://www.lepelerin.com/religions-et-spiritualites/culture-interreligieuse/toussaint-et-jour-des-defunts-quelles-differences-10514

Édition d’Octobre

Mot des co-rédactrices en cheffe

C’est avec un mélange de fébrilité, de fierté et un brin d’émotion que nous vous présentons la toute première édition du ComMédia 2025-2026

Passer du rôle de rédactrices à celui de rédactrices en cheffe, c’est un peu comme tourner une nouvelle page d’un livre qu’on aime déjà profondément. On se sent à la fois privilégiées et reconnaissantes d’avoir l’occasion de guider cette belle aventure collective, tout en continuant d’apprendre avec une équipe aussi passionnée.

Chaque article de cette édition d’octobre est le fruit d’un vrai travail de cœur. Nos rédacteurs et rédactrices se sont donnés à fond (même en cette période de mi-session rocambolesque) pour vous offrir du contenu à la fois pertinent et diversifié, à l’image de votre communauté. 

Merci de prendre le temps de nous lire et de vous intéresser à ce que nous faisons. C’est grâce à vous que le ComMédia prend vie, mois après mois.

Bonne lecture, et bienvenue dans cette nouvelle année remplie d’histoires à raconter.

-Salma Malak Achoumi et Jaymie Vézina

Êtes-vous droitier ou gaucher?

Êtes-vous droitier ou gaucher ? 

Sans vouloir juger ou quoi que ce soit, je suis curieuse, c’est tout.

C’est juste qu’avant, être gaucher, c’était mal vu. Il fallait apprendre à se conformer aux normes des droitiers et ce n’était pas toujours facile de changer une habitude. Il y avait beaucoup de manipulation et de violence. Finalement, les gauchers devenaient des droitiers par nécessité pour bien fonctionner dans ce monde normatif. C’est sûr qu’aujourd’hui, tout le monde est libre d’être soi-même. Droitier ou gaucher, on s’en fout. Ce n’est pas très important. On n’y pense plus vraiment. Je veux dire, c’est acquis, n’est-ce pas ? Alors imaginez si on commençait à remettre en question l’intégrité des gauchers. C’est comme remettre en question l’intégrité des féministes, des anti-racistes, des anti-fascistes. Il me semble que ça n’a plus sa place. 

À en croire les médias à l’heure actuelle, il y a un gros combat entre la gauche et la droite. Moi je proposerais qu’on se tende la main et qu’on s’écoute, mais curieusement, on dirait que c’est irréaliste. C’est mieux de se diviser, d’être les uns contre les autres et de se haïr, il faut croire. C’est pourquoi j’ai envie de parler d’un livre que j’ai lu récemment : Résister, de la journaliste française Salomé Saqué. C’est un livre publié cette année et qui a rapidement gagné en popularité. Après l’avoir terminé, je me dis que c’est tant mieux. Il mérite d’être lu et relu avec attention. Bref, à la page 89, elle écrit : « Refuser les discours formatés, s’informer via des sources diverses sur la structure des médias, cultiver son esprit critique, c’est faire acte de résistance. » Ce passage résume une idée essentielle : s’informer est un geste politique. Résister, c’est ne pas céder à la facilité des contenus rapides et polarisants, mais prendre le temps de confronter les points de vue, de lire, d’écouter et de douter. 

Dans son livre, elle dénonce aussi la banalisation des idéologies d’extrême droite.  David Morin, titulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent de l’Université de Sherbrooke, affirme dans un article de La Presse : 

« Des discours considérés comme marginaux et tabous il y a 10 ans, sont aujourd’hui assez courants dans l’espace public. Il y a clairement eu un changement de paradigme : l’extrême droite a réussi à dédiaboliser et à normaliser une partie de son discours ». 

Dans son livre, Salomé Saqué définit l’extrême droite comme suit : « L’extrême droite repose sur un nationalisme exacerbé, associé à une tendance autoritaire qui défie les principes démocratiques. Elle utilise une rhétorique populiste, souvent teintée de théories du complot, pour opposer « le peuple » aux « élites » tout en rejetant l’immigration et la diversité culturelle. Cette mouvance prône également un retour aux valeurs traditionnelles. » (p.13) 

Cette fameuse dédiabolisation de l’idéologie de l’extrême droite est entreprise de façon assez étrange, mais semble être efficace. À l’inverse, on cherche à diaboliser la gauche, tout simplement. Remarquez ici, je ne parle pas de l’extrême gauche. Détail important. Francis Dupuis-Déri, professeur en science politique à l’UQAM, écrit dans son livre Panique à l’Université : « Les paniques morales carburent à l’exagération, à l’hyperbole et à l’outrance pour mieux fabriquer une menace diabolique. L’agitation politique n’en est que plus efficace » (p. 119).  Dans le cas présent, on alimente une panique morale autour de la gauche pour la présenter comme une menace, tandis que l’extrême droite est peu à peu normalisée. C’est exactement ce que dénonce Salomé Saqué. Selon elle, les médias participent à cette inversion des perceptions en légitimant les propos d’extrême droite sous couvert de liberté d’expression, tout en discréditant les voix progressistes. 

Face à cette hystérie organisée, la journaliste française propose une autre voie. Celle de l’indignation. « L’indignation, c’est ce qui nous empêche d’accepter l’inacceptable. C’est ce feu intérieur qui anime notre esprit critique, celui qui nous pousse à questionner, à contredire et à penser. Résister, c’est donc ne pas se taire devant la haine, ni devant la fatigue collective. » (p.74). En fin de compte, c’est tout le propos de Résister, raviver notre esprit critique dans un climat où l’apathie et la peur menacent de l’étouffer.

Il faut croire que les gauchers se sont indignés. À force de se faire taper sur les doigts, ils en ont eu assez. Ils ont fini par renverser la pensée dominante. Au lieu de rejeter la différence, on a appris à l’accueillir. Main droite ou main gauche, les deux sont devenues de « bonnes »  mains. Les mentalités ont évolué avec le temps et nous aurions grandement besoin de nous inspirer de cette analogie à l’heure actuelle. Je dis ça comme ça !


Maxime Gravel

Bibliographie

Brousseau-Pouliot, V. (16 octobre 2025). L’extrême droite gagne du terrain. On fait quoi? La Presse.

https://www.lapresse.ca/dialogue/chroniques/2025-10-16/l-extreme-droite-gagne-du-terrain-on-fait-quoi.php

Dupuis-Déri, F. (2022). Panique à l’Université: Rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires. Lux éditeur. 328 pages.

Saqué, S. (2025). Résister. Payot, Paris, 144 pages.

Ma tisane italienne

(L’extérieur de Milano Centrale. Photo prise par ma cousine lorsque j’étais dans la petite pièce)

Fin septembre, je termine ma fin de semaine à Turin. J’arrive à la Gare Centrale de Milan avec un seul objectif en tête : retourner rapidement à mon appartement et prendre une bonne tisane. Mes plans sont vite bousculés. Lorsque je sors du train, je m’aperçois que la station est couverte d’un nuage de fumée, bondée de citoyens, ainsi que de policiers/ères. Je m’informe et j’apprends qu’il s’agit d’une manifestation pour la paix en Palestine. Je dois oublier ma tisane. Avec d’autres personnes, nous avons été placés dans une petite pièce de la gare centrale. Interdiction de sortir !  

 

Le 22 septembre 2025 est une journée chargée en Italie. Quatre-vingts villes manifestent au même moment afin de démontrer leur soutien envers Gaz, cette région subissant les attaques d’Israël, depuis deux ans déjà (Rai News, 2025). Des citoyens italiens appellent à un cessez-le-feu. Dans certaines de ces villes, les manifestations pacifiques prennent une tournure plutôt violente. Canons à eau, gaz lacrymogènes, objets lourds et matraques sont au rendez-vous (Skytg24, 2025). À Milan, il y a environ 70 blessés. Cinq manifestants sont arrêtés. Les dommages matériels sont importants (vandalisme et dégâts immobiliers) (Skytg24, 2025). Une des gares importantes de la région de la Lombardy, Brescia vit un événement similaire. À Rome, quelques individus parmi plus de 50 000 manifestants se sont arrêtés à l’Université de Sapienza afin d’appuyer leur opinion (Rai News, 2025). 

Depuis mon arrivée en Italie, le 25 août, je constate l’impatience de la population européenne face au conflit israélo-palestinien. Plusieurs drapeaux, avec « Free Palestine », manifestations et blocages des ports (à Gênes) afin de limiter l’exportation d’armes vers Israël (Forti, 2025). La pression se répercute sur le gouvernement italien. On revendique l’arrêt de la coopération commerciale et militaire entre l’Italie et Israël (Forti, 2025). Pour ce faire, un mot d’ordre, « blocchiamo tutto », qui signifie « bloquons tout », se propage à travers le pays afin de soutenir Gaza (Forti, 2025).  L’un des souhaits les plus importants de la population italienne est que la première ministre, Giorgia Meloni, reconnaisse la Palestine comme étant un état. Justement, depuis l’accord du cessez-le-feu, le 13 octobre 2025, Meloni affirme reconnaître l'État de la Palestine. Elle confirme son but : continuer à envoyer son aide humanitaire (Pala, 2025). Cependant, sa position face à Israël demeure toujours ambigüe (Giuffrida, 2025). Pouvons-nous dire que la pression des citoyens italiens a fait une différence ? 

 

Cette forme d’empathie face au conflit parvient aux Palestiniens via les réseaux sociaux avec des milliers de photos et vidéos. L’écrivaine palestinienne Eman Abu Zayed mentionne qu’avec ces manifestations, l’Italie a été en mesure de mettre sur les lèvres palestinienne, des sourires qui se font rares (Abu Zayed, 2025). Ce soutien s’avère être mutuellement bénéfique pour les deux pays impliqués dans cette guerre. À la suite des derniers événements, nous avons, maintenant, un accord et une libération des otages israéliens et palestiniens (Radio-Canada, 2025). Cependant, ce n’est pas terminé et nous ne sommes pas en mesure de prédire le futur.


Est-ce que je peux dire que cette tisane, que je n’ai finalement jamais bue, a changé ma vie?

Non !

Mais elle a changé ma perception sur l’importance de la paix.

Je souhaite qu’un jour, la même journée, toute l’humanité puisse prendre une tisane à la santé de la paix.

Marie Véronique Ross


Bibliographie : 

Abu Zayed, E. (2025, 28 septembre). The Italian people made us smile in Gaza. Aljazeera. https://www.aljazeera.com/opinions/2025/9/28/amid-the-genocide-in-gaza-the-italian-people-made-us-smile 


Forti, M. (2025, 7 octobre). Les Italiens en lutte pour Gaza. LVSL. https://lvsl.fr/les-italiens-en-lutte-pour-gaza/ 

Giuffrida, A. (2025, 3 octobre). ‘Starting to be very afraid’ : Italy’s Gaza protests raise pressure on Meloni. The Guardian. https://www.theguardian.com/world/2025/oct/03/italy-gaza-protests-raise-pressure-on-giorgia-meloni 

Pala, M. (2025, 14 octobre). Italy closer to recognizing Palestine after Gaza agreement : Prime Minister. Anadolu Agency. https://www.aa.com.tr/en/europe/italy-closer-to-recognizing-palestine-after-gaza-agreement-prime-minister/3716381 

Radio-Canada (sous presse). L’accord de cessez-le-feu à Gaza est officiellement signé : les faits saillants. Radio-Canada.https://ici.radio-canada.ca/info/en-direct/1013056/liberation-hamas-otages-israel-detenus-echange-paix-palestine-trump?publication=2199148 

Rai News (sous presse). Scontri a Milano, 5 arresti. In direttisima 2 ragazze per resistenza. Rai News. https://www.rainews.it/maratona/2025/09/sciopero-generale-lunedi-22-settembre-per-gaza-a-rischio-scuola-e-trasporti-anche-taxi-e-navi-406c3222-191b-4e72-912b-763bdfb579d1.html 

Skytg24 (sous presse). Milano, scontri Stazione Centrale. Procura l’agora per identikit violente, 5 gli arresti.Skytg24. https://tg24.sky.it/cronaca/2025/09/23/milano-centrale-scontri-gaza-arresti 


D’un père analphabète à un fils qui brille sur scène : le transfuge de classe de Jean-Philippe Pleau

Sociologue et animateur de radio, Jean-Philippe Pleau est né d’un père analphabète et d’une mère peu scolarisée, faisant de lui ce que l’on appelle un « transfuge de classe ». En 2024, il publie son premier livre autobiographique Rue Duplessis, ma petite noirceur qui connaîtra un énorme succès au Québec. Un an seulement après sa publication, le roman a été adapté au théâtre et présenté du 3 

septembre au 4 octobre 2025, au Théâtre Jean-Duceppe à la Place des Arts. 

Le concept du transfuge de classe 

C’est quoi au juste, ce fameux transfuge de classe? Pour ceux qui ont entendu parler autant que moi du roman Rue Duplessis à sa sortie en avril 2024, vous savez que ce concept nous revient souvent à l’oreille, sans qu’il soit défini pour autant. 

Quand on parle de « transfuge », il est question de l’idée de quitter un groupe pour en rejoindre un autre.1 Le « transfuge de classe », terme utilisé en sociologie, fait plutôt référence à un changement de classe sociale. 

Lorsqu’on change de classe sociale, notre langue change, nos références changent, nos valeurs changent.2 On vit alors dans un monde complètement différent de celui auquel on a toujours eu l’habitude d’appartenir. 

L’histoire du petit Jean-Philippe Pleau devenu grand 

Jean-Philippe Pleau a grandi à Drummondville, sur la rue Duplessis, dans une famille ouvrière. Pour lui, la culture à cette époque, c’était écouter le hockey avec son père et essayer de partager sa passion pour les voitures, même si ce n’en a jamais vraiment été une. Il a grandi avec les inquiétudes de sa mère, que ce soit au niveau de la prescription abusive de médicaments ou de ses autres manières de le protéger. Pleau fut diagnostiqué de plusieurs maladies différentes quand il était jeune, sans pour autant qu’il ne soit réellement malade. Était-ce le stress de sa mère projeté sur lui ? Peut-être bien. Sa mère est encore inquiète aujourd’hui, mais pour des raisons bien différentes. Les circonstances de sa vie l’ont amené à faire des études en sociologie et à devenir animateur à Radio-Canada, faisant en sorte qu’il réside maintenant à Montréal, menant une vie dans une classe sociale bien supérieure à celle de ses parents. Cela le fait sentir étranger à bien des égards, comme s’il occupait une place qui n’était pas la sienne. Pourtant, c’est un homme passionné rempli d’audace, de talent, et d’une grande sensibilité. J’espère vous le faire découvrir à travers l’adaptation théâtrale du livre qui m’a profondément touchée. 

1 Définition tirée du site internet du Théâtre Duceppe. 

https://duceppe.com/blogue/transfuge-de-classe-ca-veut-dire-quoi/ 

2Idem.

Le dédoublement de l’identité 

Un jour, Jean-Philippe Pleau reçoit un appel du Théâtre Duceppe. Non seulement ils lui proposent d’adapter son roman au théâtre, mais ils lui proposent également de jouer dans la pièce, alors que celui-ci est loin d’être un acteur. Il hésite, mais finit tout de même par accepter. Trois acteurs donneront vie à la pièce : Steve Legault incarnera le Jean-Philippe du présent ainsi que son père, Michel-Maxime Legault jouera le Jean-Philippe du passé et la mère, et Jean-Philippe Pleau interprétera son propre rôle, spécifiquement celui de l’animateur radio qu’il est devenu. Cela nous donne donc un compte de trois Jean-Philippe en même temps sur la scène. Mélangeant? À première vue, peut-être. Mais l’adaptation théâtrale de David Laurin et la mise en scène de Marie-Ève Milot sont extrêmement bien réfléchies pour nous permettre de bien dissimuler les trois acteurs les uns des autres. 

Pleau joue son rôle d’animateur de radio, et anime une émission durant laquelle il reçoit son lui du présent et son lui du passé. Il les invitera à débattre sur différents sujets sur lesquels le transfuge de classe qu’il a vécu a eu un impact majeur sur lui. Cela permet de bien voir comment tout a changé chez lui : son langage, ses expressions, sa manière de s’habiller, de se tenir, etc. Le dédoublement de l’identité qu’on essaie de présenter au travers de ces trois acteurs démontre de manière concrète ce que représente le transfuge de classe, permettant aux spectateurs de mieux comprendre le tout. 

Une histoire touchante 

Pourquoi avoir choisi Jean-Philippe Pleau lui-même pour raconter son histoire au théâtre, alors qu’il n’a aucune formation dite théâtrale? Je me suis honnêtement posé la question avant de voir la pièce. J’avais déjà vu des pièces avec des non-acteurs auparavant, et laissez-moi vous dire que c’est rarement réussi. En revanche, cette fois-ci, je pense que ce choix était justifiable. En écoutant l’auteur nous raconter lui-même son histoire, on ressent profondément les mots qu’il utilise. On assiste carrément à une invitation dans sa vulnérabilité, et cela apporte une tout autre dimension à la pièce. De plus, Marie-Ève Milot a fait le choix artistique d’un décor chaleureux, qui nous plonge dans la maison des Pleau des années 1980. Jean-Philippe Pleau nous invite à entrer chez lui, dans son monde, à comprendre ce qui l’a amené à être qui il est devenu aujourd’hui. 

Rue Duplessis, ma petite noirceur : la suite 

Non seulement Pleau nous apporte-t-il dans le passé, mais il vient aussi nous raconter ce qui s’est réellement passé après la sortie de son roman. Ses parents ont tranquillement cessé de retourner ses appels, et il a dû faire face à des poursuites venant d’autres membres de sa famille. La pièce vient donc faire une « mise à jour » de l’avant, du pendant et de l’après du livre à succès. Elle nous montre aussi l’audace de Jean-Philippe Pleau à travers de cette écriture qui lui a suscité plusieurs émotions. Après la pièce, j’ai fait une story sur Instagram, qui montrait le décor et la scène. 10 minutes seulement après ma publication, je reçois une réponse de l’auteur lui-même : « Merci pour ta présence précieuse ce soir ». On voit que, pour lui, cela veut dire beaucoup. Pour moi aussi, d’ailleurs. Jean-Philippe Pleau n’est plus seulement un transfuge de classe, il est surtout devenu une source d’inspiration pour plusieurs personnes autour de lui.

Emilie Charest

La musique alternative sort de l’ombre 

Sombr vient de décrocher le VMA du meilleur clip alternatif. Une consécration inattendue d'un artiste longtemps resté en marge.

Créés en 1984, les MTV Video Music Awards (VMA) célèbrent chaque année les artistes et clips les plus marquants de l’année (MTV Video Music Awards 2025, s. d.). Parmi elles, celle du meilleur clip alternatif. Une catégorie qui a été ajoutée quelques années après la première cérémonie et qui a été renommée au fil du temps. 

Shane Michael Boose, ça vous dit quelque chose ? Probablement pas. Pourtant, sous son nom de scène Sombr, ce jeune artiste de 20 ans connaît une ascension fulgurante cette année.

Le grand public le découvre avec sa performance en mai sur le célèbre plateau télé de Jimmy Fallon. Mais, c’est il y a trois ans qu’il lance sa carrière en publiant sur Internet des vidéos de lui avec des chansons originales. Il débute en tant qu'artiste indépendant avant de signer chez Warner Records. Ironie du sort : la chanson qui lui vaut son premier VMA, il l’a écrite et produite lui-même. Au début, elle passe inaperçue. Puis TikTok s’en mêle et  la propulse dans le top 10 de plusieurs pays européens (Greenwood, 2025). Il va jusqu’à décrocher sa première place au classement radio Billboard Alternative Airplay, impressionnant pour son jeune âge, mais surtout pour un artiste débutant dans le classement Alternative Airplay (Van Schagen & Van Schagen, 2025). Un record inédit depuis dix ans. Ce succès soudain n’est pas seulement celui d’un artiste. Il montre que l’authenticité semble reprendre de la valeur.


Aujourd’hui, ce sont ces chansons quelque peu marginales qui font sensation à la radio mettant en avant ce rock pop autonome qui ne ment pas (Greenwood, 2025). Dans son interview pour i-D Magazine, il dit que ce n’est pas grâce aux algorithmes, mais parce que les gens croient en leur message ; « they don’t come out of a f*** factory ». 


Mais, qu’est-ce que la musique alternative exactement ? Et qu’est-ce qu’elle devient aujourd’hui ? 

Plus concrètement, c’est une catégorie large qui englobe une grande palette de styles et de sonorités. Le plus souvent, elle s’éloigne du mainstream ou de la musique pop et rock commerciale. Elle se caractérise par son côté expérimental, ses influences éclectiques et sa façon non conventionnelle d’aborder la composition et la performance. C’est dans les années 1980 que le terme alternatif voit le jour pour décrire la différence qu’est ce style en comparaison de la musique rock et pop dominante de l’époque. C’est différent, mais ce n’est pas du punk ou encore du heavy metal. La musique alternative est toute une expérimentation et c’est ce qui la rend différente. Aujourd'hui, ce courant brouille les frontières entre l’indépendant et le mainstream.

C’est en utilisant des structures de chanson, des instruments et des techniques originales qu’on va retrouver ce côté unique et distinct. Ce genre s’ajoute à la liste longue de sous-genres existants tout en influençant de nombreux styles et en impactant le développement de certains groupes populaires tel que Nirvana (SUNVIG, 2025). 

Alors, oui, la victoire de Sombr dans la catégorie de la musique alternative semblait inévitable, mais on retient aussi qu’il a été nommé dans la catégorie “meilleur nouvel artiste” malgré sa défaite face à Alex Warren qui n’est pas resté plus de trois semaines dans le top 50 mondial (Helman, 2025).

L’exemple de Sombr prouve que l'alternatif n’est plus marginal, il peut aussi régner sur les classements. Avant lui, d’autres l'ont fait, les Red Hot Chili Peppers, par exemple, continuent d’exister et de séduire leur public. Ils sont devenus populaires et bénéficient toujours d’une écoute en streaming, même s’il est moins considérable qu’auparavant. Malgré les années, le groupe demeure fidèle à son esprit indépendant et non commercial. La scène alternative, plus souterraine, continue elle aussi d’exister grâce à ses fans dévoués (Helman, 2025).

En fin de compte, la victoire de Sombr dépasse le simple trophée. C’est un cri de liberté, celui d’une génération d’artistes qui crée sans se plier aux étiquettes. À l’heure où l’IA et les algorithmes de recommandation dictent nos playlists et nos goûts, la musique alternative rappelle qu’elle a encore sa place et qu’elle peut surprendre. Elle va rappeler que l’authenticité et la liberté créative peuvent toujours triompher. Plus qu’un « sous genre », c’est un espace d’expression où l’on ose, cherche et ressent. Un rappel que la musique avant tout est faite pour être ressentie et non pour se conformer. 


Erika Donatucci


Bibliographie : 


Greenwood, D. (2025, 18 août). Can Sombr Save Rock ‘n’ Roll ? i-D Magazine. https://i-d.co/article/sombr-interview-album-i-barely-know-her/

Helman, T. (2025, 12 septembre). Reverb : Music is finally safe at MTV’s 2025 VMAs. The Student Life. https://tsl.news/reverb-music-is-finally-safe-at-mtvs-2025-vmas/?utm_source=chatgpt.com

MTV Video Music Awards 2025. (s. d.). MTV. https://www.mtv.com/event/vma

SUNVIG. (2025, 16 avril). Musique alternative - SUNVIG. https://sunvig.com/fr/playlists/musique-alternative/#:~:text=La%20musique%20alternative%20est%20une,en%20constante%20%C3%A9volution%20et%20innovation

Van Schagen, A., & Van Schagen, A. (2025, 11 juin). sombr’s “back to friends” places #1 on Billboard’s Alternative Airplay chart » // MELODIC Magazine. // MELODIC Magazine » Melodic Magazine keeps you up to date on your favorite musicians with interviews, tour dates, live photos, and live show reviews. https://www.melodicmag.com/news/sombrs-back-to-friends-places-1-on-billboards-alternative-airplay-chart/?utm_source=chatgpt.com



Le Canadien trébuche face aux Rangers

MONTRÉAL - Malgré un départ canon, le Canadien a dû s’avouer vaincu face aux Rangers de New York, qui l’ont emporté par la marque de 4-3 samedi soir au Centre Bell.

Un début de rencontre sur les chapeaux de roues

Samedi, il ne fallait pas arriver en retard au Centre Bell. La rencontre n’était vieille que d’une minute et trente secondes lorsque le Tricolore s’est inscrit en premier au pointage, gracieuseté de Juraj Slafkovsky. Après avoir intercepté la rondelle à sa propre ligne bleue, Cole Caufield, lui qui connaît un excellent début de campagne, a filé en deux contre un avec le grand Slovaque, qui a marqué dans une cage complètement ouverte.

À peine deux minutes plus tard, les hommes de Martin Saint-Louis ont profité d’un avantage numérique pour faire scintiller la lumière rouge une seconde fois dans le match. Après une présence soutenue du CH en territoire adverse, Nick Suzuki a tiré profit d’une brillante passe transversale venant de la lame de bâton d’Ivan Demidov pour inscrire son premier but de la saison.

Avec une deuxième vague légèrement remaniée en raison des absences de Dach et de Laine, on a notamment pu voir Suzuki sur la patinoire pour l’entièreté de la supériorité numérique. Cela n’est pas sans rappeler la saison dernière, où Martin Saint-Louis avait utilisé son capitaine de la même façon à quelques reprises.

Les Rangers ont eux aussi profité de l’avantage d’un homme pour marquer leur premier de la rencontre après 11:56 de jeu.

Les deux équipes sont retournées au vestiaire avec un pointage de 2 à 1.

Un point tournant dans le match

À mesure que l’affrontement avançait, on sentait peu à peu les Blueshirts revenir. Ils exerçaient un fort échec avant dans la zone du Tricolore et ont forcé la brigade défensive du Canadien à commettre de nombreux revirements.

Alors qu’il ne restait que quelques minutes au second vingt, Sam Carrick est venu asséner une mise en échec percutante aux dépens de Lane Hutson. Arber Xhekaj, fidèle à ses habitudes, s’est porté à la défense de son coéquipier en jetant les gants face à Carrick. Même si Xhekaj est sorti vainqueur de ce combat, c’est à ce moment que la rencontre a semblé basculer en faveur des visiteurs.

Tout s’écroule en troisième pour le Canadien

On le sentait venir : la forte pression des Rangers allait finir par faire mal au CH. À peine 34 secondes après le début de la période, J.T. Miller a égalisé la marque grâce à un tir dévié dans l’enclave. Ce filet a été le premier de trois inscrits sans riposte par la troupe de Mike Sullivan lors du dernier vingt.

Malgré un regain d’espoir avec un but de Noah Dobson en fin de rencontre, le Canadien a dû baisser pavillon au Centre Bell.

Après tout, le talent brut du Tricolore sera parfois insuffisant pour aller chercher les deux points — surtout quand on est la plus jeune équipe du circuit.

L’équipe ne pourra pas toujours s’en remettre à la magie

Depuis quelque temps, le Canadien nous avait habitué à des fins hollywoodiennes. Sans doute, plusieurs espéraient voir Cole Caufield sortir un lapin de son chapeau pour un troisième match d’affilée, mais cette fois, ça n’a pas été le cas.

C’est un Martin Saint-Louis quelque peu mécontent qui s’est présenté au point de presse de son équipe. Alors qu’on lui a demandé ce qui avait pu provoquer une telle chute de la part de sa formation, il a répondu : « Comme j’ai dit, on va regarder ça. [...] Faut qu’on soit meilleurs. »

À titre de consolation, il s’agissait de la première défaite du Canadien en temps réglementaire au Centre Bell depuis le 9 février dernier.

Des correctifs devront être apportés

Oui, l’attaque massive du Canadien a été concluante ce soir, mais elle n’est visiblement pas à son plein potentiel. L’équipe affiche un pourcentage d’efficacité de 18,2 % en supériorité numérique, ce qui est bon pour le 18e rang dans la ligue.

Au moment où l’on se parle, c’est Juraj Slafkovsky qui est posté sur le flanc droit sur la première unité. Sans rien enlever à son talent, il ne fait pas le travail à cet endroit. Il serait plus utile s’il pouvait mettre à profit son gabarit devant le filet. Toutefois, l’arrivée de Zachary Bolduc, désormais installé dans l’enclave sur la vague initiale, rend ce scénario peu probable.

Tôt ou tard, Ivan Demidov devra forcer la main de son entraîneur pour hériter du poste de Slafkovsky sur l’unité principale. On le voit de plus en plus, le jeune attaquant russe manie la rondelle à cet endroit avec une aisance remarquable. Il trouve sans cesse des brèches dans la défense adverse et crée énormément de mouvement sur une deuxième vague que l’on voit souvent trop peu.

La saison dernière, les partisans ont dû attendre quelque temps avant de voir Lane Hutson prendre la place de Mike Matheson au sein de la première unité d’avantage numérique. Reste à voir si un phénomène du genre se reproduira dans les prochaines semaines dans le cas de Demidov.

Le Canadien affrontera les Sabres de Buffalo lundi, au Centre Bell, avant de s’envoler vers l’ouest du pays pour un voyage de quatre matchs à l’étranger. L’identité du gardien partant pour la rencontre de lundi n’a pas été confirmée.

À suivre.
Christopher Dubuc

Bibliographie

https://www.nhl.com/fr/canadiens/video/apres-match-c-nyr-st-louis-6383060243112 https://montreal.citynews.ca/wp-content/blogs.dir/sites/19/2025/10/habs-1024x767.jpg

Outil d’inspiration ou machine de vol d’art ? 

Durant le Festival du film de Zurich, une nouvelle actrice, comparée à Scarlett Johansson, décrite comme étant sans caprice et qui n’a aucun conflit d’horaire, a fait son apparition. Elle a déjà un compte Instagram et est en voie d’être signée par une agence de talents! Le seul hic : elle n’existe pas. (Radio-Canada, septembre 2025) 

Tilly Norwood est une actrice générée par l’intelligence artificielle créée par  Particle 6 Productions. Ce studio de production AI, a également lancé Xicoia, une nouvelle compagnie qui vise à faire émerger encore plus de talents IA et en faire de la monétisation (Radio-Canada, septembre 2025). 

Cela a provoqué de nombreuses critiques dans l’industrie du cinéma, allant de réalisateurs tels que Xavier Dolan qui a simplement dit : « Non. » sur un post, à de longues critiques d’acteurs, notamment  d’Emily Blunt, qui a joué dans Oppenheimer ou plus récemment The Smashing Machine.  Elle a donné une remarque cynique en soulignant que Hollywood avait déjà la vraie Scarlett Johansson (La Presse, septembre 2025). 

Suite aux différentes critiques de l’industrie, Eline Van der Velden, fondatrice de Particle 6 Productions, décrit Tilly Norwood comme « une œuvre d’art ».  Elle souligne que l’intelligence artificielle est un nouvel outil de création permettant de faire vivre des histoires. Selon elle, de nombreux nouveaux médias ont suscité cette même réaction avant d’être acceptés, tel que l’animation ou le CGI. (La Presse, septembre 2025).

Des acteurs créés par l’intelligence artificielle qui remplacent des acteurs humains est un sujet d’autant plus sensible, notamment, si on se rappelle de la grève d’hollywood en 2023. Face à la montée de l’intelligence artificielle pour la rédaction cinématographique et télévisuelle, les acteurs et écrivains avaient particulièrement revendiqué d’être reconnus à leur juste valeur : en tant qu’êtres vivants créatifs (Le Devoir, septembre 2025)

Pourtant Tilly Norwood n’est qu’un effet d’une cause qui ne se manifeste pas seulement dans l’industrie du cinéma hollywoodien, mais dans de nombreux autres secteurs créatifs. Un groupe de musique IA, The Velvet Sundown, a plus d'un million d'auditeurs sur Spotify. Dans le secteur de la mode, Vogue a publié une publicité avec un mannequin complètement fait par intelligence artificielle. (Le Devoir, septembre 2025). 

Du cinéma, à la musique, en passant la mode, il est clair que ce qu'on dénonce, c’est le vol de l’art. L’intelligence artificielle ne crée pas par elle-même, elle  stimule la créativité tout comme son raisonnement ou sa planification. Donc, on lui fournit ce que les humains ont déjà créé (CNIL, 2025). Alors, puisqu’on ne peut pas échapper à la copie de nous-mêmes, comment peut-on s'en servir éthiquement?

Des pistes de réponse sont proposées par des talents d’ici. Pierre Antoine Lafon Simard, directeur artistique et général du théâtre Le Trillium,  est d’avis que l’intelligence artificielle peut servir à créer  en réponse aux besoins humains. Selon lui, puisque la machine peut faire des milliards de choses, les artistes devraient s’en servir pour en faire de même (Le Devoir, mai 2025). En 2023, par sa mise en scène, l’IA a été utilisée pour créer la scénographie entière de Durant des années, qui raconte l’histoire d’une jeune femme revenant dans sa ville natale pour enquêter  en s’improvisant journaliste (Le Devoir, mai 2025). Malgré tout, il  s’impose la règle que ce ne soit jamais une création prise d’une autre œuvre ou d’un artiste en particulier, ni « … d’écrire une Bible à la façon de Kev Lambert » (Le Devoir, mai 2025).

Avec la rapidité fulgurante à laquelle l’intelligence artificielle se développe, il est primordial de continuer à chercher des solutions éthiques pour que l’intelligence artificielle devienne un outil qui aide les humains au lieu qu'elle soit utilisée à son détriment comme simple copie. Après tout, l’intelligence artificielle est une création humaine. Son design, sa capacité à réfléchir est de répondre quand on lui pose des questions sont des réponses humaines. Il est important de trouver des solutions à ce que la machine devienne une machine qui créé en collaboration avec l’humain pour apporter de l’art original qui nous ressemblent. 

Diandra Morar


Sources

Agence France-Presse. « Une actrice entièrement créée par l’IA indigne Hollywood ». Le Devoir, 30 septembre 2025, https://www.ledevoir.com/culture/cinema/921435/actrice-entierement-creee-ia-indigne-hollywood.

ICI.Radio-Canada.ca, Zone Arts. « L’« actrice » générée par l’IA Tilly Norwood suscite de vives réactions ». Radio-Canada, 29 septembre 2025, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2195885/actrice-tilly-norwood-elinevandervelden-intelligence-artificielle.

Intelligence artificielle, de quoi parle-t-on ? (s. d.). Consulté 19 octobre 2025 :  https://www.cnil.fr/fr/intelligence-artificielle/intelligence-artificielle-de-quoi-parle-t-on

Léouzon, R. (2025, mai 22). Comment créer de façon éthique avec l’IA? Le Devoir. https://www.ledevoir.com/culture/theatre/882439/comment-creer-facon-ethique-ia

Tessier, Maryse. « Une actrice générée par IA suscite la controverse ». Cinéma. La Presse, 29 septembre 2025.

https://www.lapresse.ca/cinema/2025-09-29/une-actrice-generee-par-ia-suscite-la-controverse.php.


La déconstruction des mythes sur les sorcières de Salem



Avec l’automne bien installé et l’Halloween qui approche, les histoires concernant les  sorcières de Salem ressurgissent comme chaque année, soit par des films comme Hocus Pocus, qui réduisent souvent ces femmes à des caricatures effrayantes, loin des réalités historiques. Il me semble donc que c’est le bon moment pour revenir sur les faits et rendre justice aux femmes qui ont été victimes d’accusations de sorcellerie, sans pour autant éteindre l’esprit festif de l’Halloween. On peut très bien apprécier les déguisements, les histoires de sorcières et l’ambiance fantastique de cette période, tout en prenant un moment pour distinguer le mythe de la réalité historique et honorer la mémoire de celles qui ont réellement souffert.

Le bûcher

Un mythe couramment propagé est celui selon lequel ces femmes étaient brûlées dans la ville de Salem. Il s’agit d’une idée erronée qui simplifie à l’extrême une répression profondément sexiste. Les femmes accusées de sorcellerie à Salem en 1692 n’ont pas été brûlées, mais pendues au nombre de dix-neufs précisément (SalemWitchMuseum, n.d). Ce mythe du bûcher reste très présent dans l’imaginaire commun, notamment parce qu’il représente une vérité plus large : les femmes ont été historiquement  torturées et tuées pour sorcellerie, principalement en Europe, où le bûcher était fréquent (SalemWitchMuseum, n.d).

Ce mythe qui persiste encore de nos jours, n’est pas anodin. Il montre que les histoires sur les « sorcières » masquent la réalité, au lieu de reconnaître les vraies discriminations sociales, religieuses et raciales qui ont eu lieu. 

Ces femmes étaient, en réalité, des femmes marginalisées possiblement touchées par plusieurs maladies, comme la maladie de Lyme, des crises d’épilepsie, des troubles post-traumatiques et plus encore. Ces maladies sont aujourd’hui identifiées comme des troubles médicaux ou psychologiques, grâce aux avancées de la science moderne. Cela permet de reconnaître des comportements anormaux sans accuser à tort des personnes innocentes, contrairement au docteur Griggs : « In February, unable to account for their behavior medically, the local doctor, William Griggs, put the blame on the supernatural. » (Wallenfeldt, 2025). 

Cependant, il ne faut pas croire que les accusations de sorcellerie ne visaient que les femmes, étant donné que plusieurs hommes en ont été victimes (SalemWitchMuseum, n.d). Toutefois, les femmes étaient plus vulnérables aux accusations, car on les considérait comme plus susceptibles de tomber dans les pièges du diable (SalemWitchMuseum, n.d). Les femmes âgées, les femmes financièrement capables de subvenir à leurs besoins, les femmes qui vivaient seules, les femmes enceintes avant d’être marriées ou même une femme qui répliquait était une femme susceptible  d’être une sorcière (SalemWitchMuseum, n.d).

Donc corriger le mythe, oui, mais il est important de ne pas oublier que derrière les erreurs historiques se cachent souvent des vérités symboliques sur le contrôle patriarcal de l’identité et des voix des femmes.

La magie-noire

Cela soulève un mythe qui alimente l’image sombre des sorcières de Salem, qu’elles pratiquaient de la magie noire. En réalité, les accusations portées contre ces femmes étaient souvent fondées sur des idées collectives négatives, mêlant superstitions, peurs et  rivalités sociales, plutôt que sur des preuves concrètes de pratiques malveillantes, comme les récits et œuvres modernes le révèlent.

L’auteure de l’article sur Tituba (Labourey, 2015) propose une perspective critique de la situation en présentant la « sorcière » Tituba comme une victime d’un système oppressif. Les femmes accusées lors des procès de Salem n’étaient pas des pratiquantes de magie noire. Elles étaient, en réalité, souvent des femmes marginalisées, âgées, pauvres ou issues de minorités ethniques, ce qui les rendait vulnérables aux accusations. 

Si l’histoire des sorcières de Salem a suscité votre curiosité, pourquoi ne pas visiter  la ville mystique de Salem en personne ? Elle vous plongera au cœur de l’histoire des sorcières grâce à ses musées qui se trouvent à seulement cinq heures de route de Montréal. Une visite sur place vous offrira donc une compréhension plus profonde de ce passé troublant qui continue de marquer les esprits.

Annabelle Blais 

Bibliographie :

Wallenfeldt, J. 2025. Salem Witch Trials. Britannica.  https://www.britannica.com/event/Salem-witch-trials

Pause mi-session: 10 idées d’activités gratuites ou presque à Montréal

Entre quatre intras et trois cafés, t’as bien mérité un peu de temps pour toi…! Je te donne des idées simples pour décrocher sans vider ton portefeuille

Plein air et proximité :
Que ton intra t’ait découragé, que ton cerveau ne soit plus capable d’encaisser de nouvelles informations ou bien que tu aies simplement le goût de prendre de l’air, le Mont-Royal et ses feuilles d’automne te feront sentir comme le personnage principal de Gilmore Girls le temps d’une marche.

  1. Randonnée et vue panoramique sur le Mont-Royal : Marche depuis le campus ou le métro Université de Montréal/Édouard-Montpetit jusqu’au belvédère Kondiaronk. Même si les feuilles ont commencé à tomber, la vue sur la ville est magnifique et c’est le meilleur moyen de rester actif entre deux cours ou deux séances d’études. Pars ton balado favori ou bien encore ta playlist favorite pour te changer les idées. Et n’oublie pas ton Strava pour flex sur Instagram après :)

Adresse: Parc du Mont-Royal (accès par plusieurs points, notamment à partir du métro Université de Montréal/Édouard-Montpetit pour monter vers le Belvédère Kondiaronk.)
2. Balade au Lac aux Castors (Mont-Royal) : Profite du calme autour du lac et des sentiers avoisinants. Apporte ton latté glacé aux épices d’automne (eh oui, même quand il fait 10 degrés dehors !) et un livre pour un moment de pause au grand air. Si l’idée de traîner ton latté t’a plu, jette un oeil à l’option “Cafés étudiants”!

Adresse : Lac aux Castors, Parc du Mont-Royal (Accessible par le 1196 Voie Camillien-Houde, Montréal, QC)

Les lieux d’étude peuvent aussi devenir des lieux de détente et de découverte :

3. La Grande Bibliothèque (BAnQ) : Prends le métro (la ligne bleue vers Berri-UQAM) pour te rendre à la BAnQ. Si t’es comme moi et qu’un lieu esthétique te permet de mieux réviser, tu seras servi (preuve à l’appui). C’est le lieu idéal pour combiner révisions légères et détente. Son architecture est magnifique et l’ambiance y est stimulante, mais sans pression.

Adresse : 475, boulevard De Maisonneuve Est, Montréal, QC H2L 5C4 

Métro : Berri-UQAM (Ligne bleue)

4. Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) : Le musée est facilement accessible depuis l’UdeM (en métro ou autobus). L’accès aux collections permanentes est gratuit pour tous. C’est l’occasion de faire le plein d’art et de beauté sans frais.

Adresse : 1380, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, QC H3G 1J5

Métro : Peel et Guy-Concordia

Culture et divertissement abordable :

Impossible de parler de Montréal sans mentionner ses festivals, dont des options abordables!

5. Festivals de l’automne : Les programmes du Festival du Monde arabe (disponible jusqu’au 16 novembre) et ceux du Festival Coup de cœur francophone (du 6 au 16 novembre) présentent souvent des expositions, des conférences ou des spectacles gratuits ou à faible coût. Pour visiter les programmations, consulte ces deux liens : Accueil | Festival du monde Arabe et Programmation - Coup de coeur

Lieux : Variés (Consulte les programmations pour les adresses spécifiques des salles.)

6. Découverte du Quartier des Spectacles : Prends le métro jusqu’à Place-des-Arts ou Saint-Laurent. La place est souvent animée par des installations d’art public et lumineuses gratuites.

Lieu : Quartier général des arts (Installations extérieures gratuites) 

Métro : Place-des-Arts ou Saint-Laurent

7. Cinémathèque québécoise : Elle propose des projections spéciales ou des événements à faible coût (seulement 11 $ pour les étudiants !). Une bonne option pour une soirée culturelle abordable.

Adresse : 335, boulevard De Maisonneuve Est, Montréal, QC H2X 1L1 

Métro : Berri-UQAM

Découvrez des quartiers accessibles, instagrammables et parfaits pour les rencontres entre amis :

8. Promenade dans le Vieux-Montréal : Les rues pavées et les bâtiments historiques sont toujours spectaculaires. C’est un excellent lieu pour faire des photos, en apprendre un peu plus sur l’histoire de Montréal, et le tout sans dépenser un sou.

Lieu : District historique (Accès facile via le métro Place-d'Armes ou Champ-de-Mars)

9. Cafés étudiants et friperies du Plateau/Mile-End : Le Plateau et le Mile-End sont à proximité et offrent des cafés parfaits pour étudier ou socialiser (ex. : Café Olimpico). Profite-en pour parcourir les nombreuses friperies du boulevard Saint-Laurent, comme Eva B ou Annex Vintage où tu peux dénicher des trésors à très petit prix.

Adresses suggérées : Café Olimpico (124, rue Saint-Viateur Ouest) ; Friperie Eva B (2015, boul. Saint-Laurent) ; Friperie Annex Vintage (56, av. du Mont-Royal Est).

10. Le Marché Jean-Talon : Ce dernier est toujours un plaisir pour les yeux, les narines et les stories Instagram. Allez-y pour faire le plein de fruits et légumes locaux ou bien pour y acheter des citrouilles afin de faire une soirée sculpture et peinture de citrouille.

Adresse : 7070, avenue Henri-Julien, Montréal, QC H2S 3S3 

Métro : Jean-Talon

Ta pause mi-session est l’occasion rêvée de recharger ta batterie sans stress financier. Que tu optes pour les sentiers du Mont-Royal, le calme inspirant de la BAnQ ou l’ambiance des festivals de novembre, Montréal t’offre tout ce qu’il faut. Ferme ton ordi, oublie les intras (mais pas trop) et explore la ville. Mon top 3 des activités à faire pour te ressourcer est le Mont-Royal pour prendre de l’air, la Grand Bibliothèque pour réviser sans pression et les collections permanentes du MBAM pour faire le plein de beauté. Profite de ces jours pour t’imprégner d’art et d’histoire avant que le stress de la fin de session embarque. 

Bonne pause à tous !

Makaïda Brown

BONUS : Géolocalisez votre pause !

Pour vous faciliter la vie, j'ai épinglé toutes ces adresses sur une carte Google Maps personnalisée. Consultez la carte ici pour planifier vos déplacements et vos journées d'exploration !

Ma carte interactive des 10 activités à Montréal

東京の Halloween

Halloween, fête folklorique maintenant largement commercialisée, est aujourd’hui célébrée un peu partout dans le monde. Ici, quand on pense au 31 octobre, on s’imagine les décorations d'épouvante qui bordent les maisons, la soupe à la citrouille, les enfants costumés, entendre la fameuse phrase : « des bonbons ou un mauvais sort! » à en avoir les oreilles qui saignent, ou même le pumpkin spice latte en édition limitée de chez Starbucks… Mais d’un continent à l’autre, le 31 octobre s’anime de manières totalement différentes. Il est certain que, entre Montréal et Tokyo, on ne vit pas du tout la même soirée. 

Lors de cette dernière nuit du mois d’octobre, le carrefour de Shibuya (plus connu sous le nom de Shibuya Crossing) bat son plein ; des milliers de personnes costumées (super héros, personnages de jeux vidéo et d’animés, objets loufoques, animaux, etc.), des créateurs de contenus en live sur les réseaux sociaux, et des touristes armés de leurs appareils photo, refusant de manquer ne serait-ce qu’une seule seconde de l’action. Tous se retrouvent dans LE quartier de la nuit de Tokyo pour LA soirée d’Halloween de l’année à ne pas manquer. Propulsé par l’arrivée des réseaux sociaux depuis les années 2010, l’Halloween au fameux Shibuya Crossing, qui sachez-le est emprunté par 1000 à 2500 piétons toutes les 2 minutes, est vraiment l'événement incontournable qui ne peut être évité. Ou devrais-je plutôt dire : était? 

Justement, « Kinshida yo! Meiwaku Halloween » (qui se traduit par « Mettre fin aux Halloweens problématiques ! »), c’est le nouveau slogan de la mairie de Shibuya. Avoir dans sa ville un des rassemblements les plus importants de l’année ne va pas sans conséquences : avec le temps, les problèmes commencent à s’accumuler sur les bras des autorités shibuyennes. En 2018, on parle d’un trop grand nombre de détritus laissés au sol et d’un petit camion renversé dans la rue. En 2019, vandalisme, circulation routière complètement paralysée (dans une des zones les plus fréquentées d’une ville de 40 millions d’habitants, ce n’est pas très pratique…), et premiers gros débordements liés à la surconsommation d’alcool dans les rues. En 2022, une tragédie frappa la Corée du Sud en pleine célébration d’Halloween : près de 100 000 personnes s’étaient réunies pour faire la fête dans le quartier d’Itaewon, au centre de Séoul, lorsqu’un écrasement de foule emporta la vie de 159 d’entre elles. Pour le Japon, cette nouvelle n’est pas restée sans conséquences : le maire de Shibuya, Ken Hasebe, avertit qu’un incident similaire à celui d’Itaewon pourrait survenir dans la mégalopole si certaines règles ne sont pas rapidement renforcées, et si les rassemblements de fêtards dans les rues pendant Halloween ne sont pas strictement  interdits. 

Résultat : l’alcool est interdit dans les rues de Shibuya entre 18h et 5h du matin (une mesure toujours en vigueur aujourd’hui et valable toute l’année), les services LUUP (un peu comme les BIXI de chez nous) sont mis en pause entre 17h et 5h du matin et la fameuse statue de Hachiko est protégée derrière un grillage pour éviter le vandalisme. De plus, la vente d’alcool dans les magasins près du Shibuya Crossing est suspendue toute la soirée et une équipe de sécurité veille sur place pour empêcher tout rassemblement et assurer la bonne circulation des piétons et des véhicules. 

Depuis 2024, l’Halloween à Shibuya, c’est fini. Terminé pour de bon. Malgré cette interdiction, qui laisse sans doute un goût doux-amer dans la bouche de plusieurs, la ville de Tokyo reste pleine de festivités pendant cette période de frayeur. Mon activité d’Halloween préférée est de loin la parade Yokai, en référence à la légende folklorique japonaise Hyakki Yagyō 百鬼夜行 (« Parade nocturne des cent démons »), où les participants déguisés en monstres et en démons de toutes sortes défilent dans la rue de Koenji Nakadori Shotengai jusqu’à tard le soir ! De quoi passer des heures à frissonner de peur… et savourer sans modération des petits plaisirs gourmands dans les restaurants et kiosques situés à proximité. 

ハッピーハロウィン à toustes!

Émilie Soum-Cimino


Références : 

Chen, H. (2023). ‘Reminders everywhere’: Halloween crush haunts survivors one year after Itaewon crowd disaster. CNN

https://edition.cnn.com/2023/10/27/asia/south-korea-itaewon-halloween-crush-anni versary-intl-hnk 

Hyakki Yagyō. (2025). Dans Wikipédia

https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https:// en.wikipedia.org/wiki/Hyakki_Yagy%25C5%258D&ved=2ahUKEwixxteBwb2QA xWYFBAIHWtbGN0QFnoECBgQAQ&usg=AOvVaw2WxBO7ti3Q1NOEJ56B-z 9N 

Japan National Tourism Organization. Shibuya Crossing 渋谷スクランブル交差点. https://www.japan.travel/en/spot/2177/ 

Sato, A. (2025). Tokyo Halloween Events 2025: Where To Go Instead of Shibuya. Tokyo Weekender

https://www.tokyoweekender.com/things-to-do-in-tokyo/tokyo-halloween-events-2 025/ 

Slow, O. (2022). South Korea: How the Halloween tragedy unfolded. BBC. https://www.bbc.com/news/world-63448040 

Yukana, I. (2025). Tokyo's Shibuya calls on foreign visitors not to have a ‘disruptive 

Halloween’. The Japan Times

https://www.japantimes.co.jp/news/2025/10/03/japan/society/shibuya-halloween-restrictions

Édition d'avril

Chères lecteurs et lectrices,

La dernière édition de la session H-25 est enfin en ligne🎉

Ce qu’il veut aussi dire qu’il s’agit de ma dernière édition en tant que rédactrice en chef du Commédia🥹

💌 Un immense merci à mon équipe de rédaction qui a travaillé avec dévouement durant leur fin de session pour vous offrir des articles variés!

Dans cette édition, on vous aurez la chance de lire les articles suivants; Visiter l’espace aux prix des générations futures, Dévier l’algorithme à l’aide de bottes d’hiver ?, Participer à la science : une activité plus accessible qu’on ne le pense et Go Habs Go!

Nos deux articles coups de 🩵 :
🌷Ma voix appartient à l’État; La condition féminine en Afghanistan par Maxime Gravel
🌷Des cours de Pilates, Barre, Yoga Chaud et HIIT illimités et GRATUITS ? Oui, presque par Salma Achoumi

Bonne lecture🤓

Mégane Emmanuelle English,
Rédactrice en chef