Le printemps bat son plein ! Après avoir passé plusieurs mois entouré de froid et de neige, nos sens s’activent de nouveau et nous donnent l'impression de voir les choses sous un œil différent. Les bruits, les mouvements et les couleurs vibrantes de la nature nous semblent alors plus fascinants que jamais.
https://animalia.bio/fr/tree-swallow
Au quotidien, nous observons des tonnes de phénomènes engendrés par les changements de saison : le sol qui dégèle, le gazon qui verdit, les feuilles et les fleurs qui poussent. Rarement, nous nous demandons si ces phénomènes mériteraient d’être partagés et s’ils pourraient avoir une utilité quelconque. Et si je vous disais que le simple fait d’avoir vu un cardinal dans votre cour en prenant votre café pouvait effectivement être utile à la science ? « Mais je n’ai aucune formation scientifique » me direz-vous. Aucun problème. C’est exactement ce que la science citoyenne propose ! Peu importe votre âge ou votre degré de scolarité, vous pouvez contribuer à augmenter les connaissances scientifiques dans divers domaines simplement en vous promenant dans un parc, une forêt ou un boisé près de chez vous. Tout ce dont vous avez besoin c’est d’un téléphone, d'un appareil photo, d’un papier/crayon et, surtout, de votre curiosité !
Contribuer à l’avancement de la science
Dans le domaine des sciences citoyennes, l'utilisation des technologies numériques, comme des applications mobiles ou des plateformes collaboratives, devient de plus en plus pertinente. Les gens y ont accès et s’en servent au quotidien. Sur les applications mobiles de science participative, le protocole et les étapes à réaliser pour s’assurer de la qualité des données sont faciles à suivre et les utilisateurs peuvent y consigner toutes leurs observations (texte, photo, localisation, etc) (Gouvernement du Québec, 2025). On peut penser à l’application Lichens GO qui offre divers outils ludiques (graphiques, dessins, images, fiches de terrain, clé d’identification, etc) afin d’aider les utilisateurs à bien identifier et connaître les sortes de lichens qui peuvent se retrouver sur les arbres. Mais pourquoi faire ? En fait, les chercheurs peuvent se servir de ces données, entre autres, pour évaluer la qualité de l’air d’un endroit donné.
https://www.lichensgo.eu
Les données amassées sur les plateformes de sciences participatives peuvent servir tant aux chercheurs qu’aux amateurs qui désirent prévoir leur prochaine sortie d'observation et partir à la découvertes de nouveaux sites et de nouvelles espèces (Gouvernement du Québec, 2025). Dans le domaine de l’ornithologie par exemple (branche de la zoologie qui a pour but d’étudier les oiseaux), la plateforme eBird contribue grandement à l’avancement des connaissances puisqu' elle compte des milliards d'observations partout dans le monde à chaque année. Ces données permettent notamment aux scientifiques d’établir des constats majeurs sur le cycle de vie et de migration des oiseaux (Gouvernement du Québec, 2025). Laurie L’Espérance, diplomée à la maîtrise en biologie à l’Université de Sherbrooke, nous partage en quoi eBird a été important dans la réalisation de son projet de recherche sur les hirondelles bicolores (L'Espérance, 2025) :
Sensibiliser aux enjeux de la biodiversité
Selon plusieurs études, la participation à des projets de science citoyenne à démontré une influence positive, et même transformatrice, sur les contributeurs (Lizana 2023). Ceux-ci révèlent avoir expérimenté une prise de conscience par rapport aux enjeux climatiques et comment ils affectent concrètement la faune et la flore qu’ils observent : « J’ai toujours aimé les animaux, les plantes, la nature, ça a toujours fait partie de mes intérêts très clairs mais là ça passe un peu plus à une conscience sociale pour la préservation concrète par rapport à la préservation abstraite » (Participante No 1 dans Lizana, 2023, p. 48). Puisque, oui, l’érosion de la diversité est un phénomène connu de tous, mais souvent oublié lorsqu’on ne s’y attarde pas. À travers l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences, les contributeurs reconnaissent plus aisément les espèces qui les entourent ainsi que les défis auxquels ils font face et sont plus susceptibles de faire des recherches approfondies sur les sujets rencontrés lors des séances d’observation (Lizana, 2023). Ainsi la science participative devient un moyen concret pour les individus de s’impliquer dans une cause qui les touche (Lizana, 2023).
La science citoyenne, oui c’est pour la science, mais c’est aussi pour vous ! Prendre le temps de regarder un papillon butiner pour inscrire vos observations dans la plateforme Mission monarque, c’est également une occasion de reconnecter avec la nature. Que vous soyez en ville, dans un quartier urbain ou en campagne, cherchez les oiseaux dans les arbres, étendez vous sur le sol pour regarder les fleurs, prenez les en photos, attardez vous aux plantes les plus communes pour apprendre à les découvrir sous un nouveau jour. Vous ne pourrez qu’en sortir gagnant !
Si le sujet vous intrigue, voici quelques idées pour continuer d’explorer la science citoyenne :
Dans le domaine de la botanique, visitez Pl@ntNet et Sauvages de ma rue
Pour les fans d’astronomie, découvrez Planet Hunters et Solar Stormwatch
Carapace, Chauve souris aux abris, et iNaturalist vous seront utiles pour consigner vos observations sur diverses espèces d’animaux !
Jaymie Vézina
Bibliographie
Gouvernement du Québec (2016-2025). Plein feu sur… la science citoyenne. https://mffp.gouv.qc.ca/jeunesse/science-citoyenne/.
L’Espérance, L. (2025). Lien entre la phénologie du printemps et les dates de migration et de reproduction de l'Hirondelle bicolore [mémoire de maîtrise, Université de Sherbrooke]. SavoirsUdeS. https://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/22380.
Lizana, A. (2021). La sensibilisation aux enjeux de la biodiversité à travers l’utilisation des applications mobiles de sciences participatives : Le cas Pl@ntNet [mémoire de maîtrise, Université de Montréal]. Papyrus. https://umontreal.scholaris.ca/items/61861073-eefb-4815-a1a3-7eed8b014c06.