Édition de janvier

Chères lecteurs et lectrices,

L’édition de janvier du Commédia est déjà là✨

Pour ce début d'année 2025, vous avez au menu ce mois-ci : un article sur la vie de Julien Poulin ainsi qu'un article sur la production viticole.


PSST... Le coup de 💙 du mois porte sur la combat des étudiants face au poids de la précarité,

signé Maxime Gravel


Bonne lecture🤓

Mégane Emmanuelle English - Rédactrice en chef

Hommage à Julien Poulin

Le 4 janvier 2025, le Québec a perdu l'un de ses plus grands acteurs; Julien Poulin, décédé à  l'âge de 78 ans. 

Né le 20 avril 1946 à Montréal, Julien Poulin a marqué le paysage culturel québécois. Il a  commencé sa carrière théâtrale dans les années 60, mais ce n’est qu’après une quinzaine  d’années qu’il a réussi à vivre de son art. Il était un artiste engagé et a toujours exprimé ses  convictions politiques à travers ses œuvres. Ses créations témoignaient de son profond désir  de provoquer le dialogue et de faire réfléchir.  Au lendemain de l’échec du premier référendum sur la souveraineté du Québec, il a donné vie  au personnage de Bob ‘Elvis’ Gratton, une satire mordante qui est devenue une icône de la  culture populaire (La Presse canadienne, 2025).  

« J’suis un canadien québécois. Un français canadien français. Un américain du nord français.  Un francophone québécois canadien. Un québécois d’expression canadienne française  française. On est des canadiens américains francophones d’amérique du Nord. Des franco québécois. »1  

- Elvis Gratton, 1985  

Elvis Gratton reflétait les contradictions et les questionnements du Québec sur sa propre  identité. Ce personnage a marqué la culture en nous invitant à rire de nous-mêmes, tout en réfléchissant à l’avenir collectif. Avec ses répliques délirantes et parfois absurdes, il demeure  un incontournable dans l’histoire culturelle du Québec. 

Au-delà de ce personnage, il a démontré l'étendue de son talent dans des rôles variés,  notamment dans Le Dernier souffle (1999), pour lequel il a remporté le Jutra du meilleur  acteur de soutien, et Camion (2012), qui lui a valu le Jutra du meilleur acteur. L’avenir du Québec était au cœur de ses préoccupations. Il était porté par l’espoir que le  Québec devienne un jour un pays. Provenant d’un milieu très pauvre, Julien Poulin rêvait  d’un monde où chacun aurait accès à une vie meilleure. (La Presse canadienne, 2025).  

Son ex-conjointe, Marie Ekel, a témoigné au téléjournal de Radio-Canada : « Quand il était  drôle et quand il jouait, c’était ça qu’il l’allumait complètement… C’était un hypersensible,  alors tout le touchait et l’affectait. » (La Presse canadienne, 2025).  

Vers la fin de sa vie, il se retirait souvent dans son chalet, en pleine nature, car la forêt était  pour lui un refuge, un lieu où il pouvait retrouver l’équilibre. « La forêt est le seul endroit où  je ne me sens ni trop petit ni trop grand », confiait-il (Radio-Canada, 2025). Dans cette  quiétude de la nature, Julien Poulin trouvait une source d’inspiration, mais surtout une forme  d’équilibre qui  nourrissait sa vision artistique et humaine. Son lien avec la nature et son retour à l’essentiel se  reflétaient dans son travail, notamment dans la sincérité de ses interprétations. Il était  quelqu’un de vrai; un passionné qui vivait pleinement son art.  

« Ça peut paraître bizarre, mais je pense qu’à ce moment-là, moi je ne joue pas. Je suis en  quelque part. »

- Julien Poulin, 1999  

Il laisse derrière lui un héritage artistique riche et une grande influence sur le cinéma  québécois, où son humour et sa passion continueront de résonner longtemps. À travers ses  oeuvres et sa présence, il a su toucher le coeur de ses pairs et des québécois, inspirant ainsi les  générations futures à poursuivre son chemin avec la même sincérité et détermination. 

Judith Bernadet

Bibliographie  :

  • La Presse canadienne. (2025, janvier 4). Julien Poulin : hommage au créateur de Bob  Gratton [Vidéo]. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=GDPQxCJHmrg  

  • Poirier, É. (n.d.). Elvis Gratton 1 HD : Le king des kings (1985) [Vidéo]. YouTube. https:// www.youtube.com/watch?v=p9Mq1OC0xQE  

  • Radio-Canada. (2025, janvier 5). Julien Poulin : une icône du cinéma québécois [Vidéo].  YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=gB_i-Ifqjuo  

  • Wikipédia. (2025, janvier 22). Julien Poulin. Dans Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/ Julien_Poulin  

Sources images  :

  • Radio-Canada. (2025, janvier 24). Julien Poulin, interprète d’Elvis Gratton, est décédé. ICI  Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2130667/deces-julien-poulin-elvis-gratton  

  • Journal de Montréal. (2025, 6 janvier). Décès de Julien Poulin: TVA diffusera Elvis Gratton:  Le king des kings samedi.  https://www.journaldemontreal.com/2025/01/06/deces-de-julien-poulin-tva-diffusera-elvis






« Renversons le poids de la précarité »

Une campagne pour les étudiants

Le vendredi 15 novembre 2024, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), l’Union étudiante du Québec (UEQ) et plusieurs associations étudiantes de l’Abitibi-Témiscamingue ont uni leurs forces pour lancer la campagne nationale « Renversons le poids de la précarité ». Cette initiative, qui regroupe plus de 200 000 étudiants à travers le Québec, propose des solutions concrètes pour réduire les difficultés financières auxquelles font face les étudiants.

Des solutions pour un avenir meilleur

Trois axes principaux sont mis de l’avant dans cette campagne :

  1. Rémunérer les stagiaires

  2. Actualiser l’aide financière aux études (AFE)

  3. Subventionner les initiatives contre l’insécurité alimentaire

Ces propositions visent à alléger le poids de la précarité qui touche étudiants et étudiantes, notamment dans des domaines comme l’enseignement, la psychoéducation, les soins de santé ou encore le travail social. Ces secteurs d’études incluent souvent des stages non rémunérés, ce qui accentue la pression financière sur les étudiants.


Des témoignages qui révèlent l’ampleur du problème

Maël De Luca, étudiant en enseignement à l’UQAM pour devenir professeur d’art, partage son expérience :

« Mon stage n’est pas payé, donc je dois travailler tout l’été pour réussir à subvenir à mes besoins pendant les sessions chargées. Malgré tout, je suis obligé de travailler un jour par semaine durant la session, sinon je n’y arriverais pas à cause des dépenses. » 

Il explique également que, malgré la bourse Perspective de 2 500 $ qu’il reçoit, il n’a pas accès à d’autres formes d’aide financière, car les revenus de ses parents sont jugés trop élevés par l’AFE. Cependant, ses parents ne l’aident pas du tout financièrement, ce qui le place dans une situation précaire où il doit jongler seul avec ses responsabilités académiques et financières.

Florence Lacroix à l’Université Laval, qui se spécialise en psychoéducation décrit une réalité similaire :

« Mes stages n’étaient jamais payés, même si je travaillais presque autant que les TES. Je rentrais épuisée de mes journées de stage et devais encore travailler les fins de semaine pour avoir un revenu. Je vis encore chez mes parents, car je n’ai pas les moyens de déménager. »

Julie Tremblay, étudiante en sciences infirmières à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), reçoit de l’aide de l’AFE pour subvenir à ses besoins pendant ses études. Elle partage son expérience :

« Sans l’AFE, je ne pourrais pas me concentrer sur mes études. Je reçois une combinaison de prêt et de bourse qui m’aide à payer mon loyer, mes manuels scolaires et mes dépenses quotidiennes. Cela dit, ce n’est pas suffisant pour tout couvrir. Même avec l’aide, je dois travailler 15 heures par semaine dans une épicerie pour combler les écarts. C’est épuisant, surtout pendant les périodes d’examens. »


Julie souligne également que la formule de calcul de l’AFE, basée sur les revenus familiaux, n’est pas toujours juste :

« Mes parents gagnent un bon revenu, mais ils ont aussi d’autres dépenses importantes et ne peuvent pas m’aider autant que le gouvernement semble le penser. Même avec l’aide financière, je dois faire des sacrifices et jongler avec plusieurs responsabilités. »

Elle espère que des ajustements seront faits pour mieux refléter la réalité des étudiants et alléger leur fardeau financier.

Les conséquences de la précarité étudiante

La précarité financière chez les étudiantes a des répercussions significatives sur leur bien-être et leur parcours académique. Selon une enquête de l’Union étudiante du Québec (UEQ), 52% des étudiants évaluent leur santé psychologique entre « très faible » et « moyenne », illustrant le stress constant lié à leurs finances. De plus, 26% des étudiants occupent un emploi de plus de 20 heures par semaines, ce qui peut nuire à leur concentration sur les études. Par ailleurs, 64,6% ne reçoivent pas d’aide financière parentale pour leurs frais de scolarité, augmentant ainsi leur dépendance à des emplois rémunérés. Ces conditions précaires forcent même certains étudiants à rester chez leur parent plus longtemps que prévu, retardant leur autonomie et leur indépendance financière. 

Vers un changement nécessaire

La campagne « Renversons le poids de la précarité » espère attirer l’attention des décideurs politiques et des institutions sur ces enjeux pressants. Rémunérer les stages, ajuster l’AFE et investir dans la lutte contre l’insécurité alimentaire sont des pas essentiels pour garantir aux étudiants un parcours universitaire plus équilibré et moins stressant.

L’éducation est un pilier fondamental de la société, et les étudiants doivent être pris au sérieux. Ils ne sont pas paresseux. Ce sont des étudiants qui jonglent avec des responsabilités énormes pour bâtir leur avenir. En s’attaquant à ces problèmes, le Québec peut espérer former une génération d’adultes autonomes, prêts à relever les défis de demain.

En attendant, les étudiants continuent de porter ce poids, en espérant que leurs voix soient entendues.


Maxime Gravel


Bibliographie :



La production viticole : à l’aube de grands changements

L’industrie de la production viticole est un milieu qui est constamment en mouvement. Les moments d’incertitudes font partie du quotidien et les vignerons et vigneronnes doivent souvent faire face à des défis de taille. Ils doivent notamment composer avec le climat et les intempéries tout au long de l’année et, depuis peu, ils doivent également adapter leur production aux préférences changeantes des consommateurs. Selon les projections de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), l’impact des changements climatiques sur la production du vin sera un enjeu important dans les prochaines années pour les vignobles de partout dans le monde (Hours, 2024). Les effets se font déjà ressentir avec une production mondiale qui se trouve à son plus bas depuis 1961 (Hours, 2024).

Il est alors impératif pour le domaine de comprendre les phénomènes en cause afin de trouver les solutions appropriées pour la survie de cette pratique. 

Qu’est-ce qui menace les vignobles exactement ? 

Le raisin est un fruit très sensible au climat. Il a besoin d’un environnement juste assez chaud et sec pour limiter les risques de maladies et atteindre son plein potentiel (INRAE, 2021). Les résultats d’une étude publiés dans le Nature Reviews Earth and Environment démontre que le réchauffement climatique accélère le développement de la vigne et le processus de maturation du raisin, le rendant ainsi moins acide (INRAE, 2024). Cette modification de la structure chimique du raisin en raison de la chaleur impacte la qualité du vin et modifie son profil aromatique. L'augmentation de la température planétaire contribue également à l’émergence de nouveaux ravageurs, de nouvelles maladies et d’événements extrêmes, comme des pluies torrentielles, des incendies et de l’érosion accrue, ce qui menace les plantations (INRAE, 2024). Considérant ces nouveaux paramètres climatiques, les études projettent qu’ « environ 90 % des régions viticoles côtières et de basse altitude du sud de l’Europe et de la Californie risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité à des rendements économiquement soutenables d’ici la fin du siècle si le réchauffement global dépasse +2 °C » (INRAE, 2024). On parle donc des régions traditionnelles du vin, comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Les vignobles du sud de la France sont les plus touchés et connaissent un déclin important de leur production annuelle, notamment en raison du stress hydrique et des maladies qui attaquent les vignes (Hours, 2024). 


Adaptation comme vision stratégique 

Loin de perdre espoir face à ces nouveaux enjeux, les scientifiques et acteurs de l’industrie se démènent depuis 10 ans pour trouver un moyen de s’adapter face aux changements environnementaux présents et futurs. Le projet Laccave, qui a pris fin en 2021, se penchait notamment sur les leviers d’actions possibles afin d’adapter la filière vigne et vin aux changements climatiques (INRAE, 2021). Parmi les stratégies proposées et déjà mises en place par plusieurs agriculteurs, on peut nommer l’installation de nouveaux cépages plus résistants à la sécheresse et à des températures élevées ainsi que la mise en place de pratiques culturales permettant de mieux préserver l’eau des sols, comme un plus grand espacement entre les rangs ou encore des aménagements anti-érosion (INRAE, 2024). Les experts du milieu considèrent que les filières viticoles et vinicoles doivent participer à l’atténuation du changement climatique en réduisant ses émissions de gaz et en capturant le carbone émis par la production (INRAE, 2021). Les vignerons et vigneronnes se doivent également d’adapter la vinification à la maturation accélérée du raisin en réduisant la teneur en alcool et en ajustant l’acidité pour offrir un vin de qualité (INRAE, 2021). 


À plus long terme, les chercheurs n'écartent pas la possibilité de devoir développer de nouvelles régions viticoles dans un futur proche. En effet, le réchauffement planétaire pourrait bénéficier à certaines régions, habituellement considérées comme trop froides pour la culture de la vigne, telles que la Colombie-Britannique au Canada, le nord de la France, l’Oregon aux États-Unis et même la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark (INRAE, 2024). Le projet Laccave mise sur une démarche participative à l’échelle locale et nationale : « L’enjeu climatique appelle à renforcer la production et le partage de connaissances et de données, en intégrant des domaines variés, une vision systémique et des démarches participatives ouvertes aux acteurs des territoires et aux consommateurs » (INRAE, 2021). L’idée derrière ce projet est, non seulement, de comprendre les changements qui s'opèrent, mais également de co-construire, avec les agriculteurs, les municipalités et les décideurs, des solutions adaptées à chaque région et chaque milieu de production afin d’assurer la prospérité des vignobles actuels et le bien-être de l’environnement. 

Jaymie Vézina


Bibliographie :



Édition de décembre

Chères lecteurs et lectrices,

L’édition de décembre du Commédia est enfin là✨


💌Un immense bravo à nos rédactrices qui ont jonglé avec brio
entre écriture rapide et fin de session!

Au menu ce mois-ci : art inuit, cinéma, achat local, et problème sociétaire.

L'article coup de ❤️ du mois porte sur un bar de Noël qui vous plongera dans la magie des fêtes, signé Judith Bernadet🎅

Joyeuses fêtes et une belle fin d’année à tous🌟
On se revoit au retour!

Bonne lecture🤓

Mégane Emmanuelle English - Rédactrice en chef

Noël magique au coeur du Plateau

Pour vous qui passez le temps des fêtes à Montréal, pourquoi ne pas transformer cette période en un moment magique et chaleureux? 

À l’approche du 25 décembre, laissez-vous emporter par l’enchantement d’un endroit merveilleux, au cœur du Plateau Mont-Royal. Le Petit Dep sur Saint-Laurent se transforme en Taverne de Noël et vous invite à plonger dans une ambiance féérique, où chaque détail vous transporte dans un univers enchanteur, parfait pour célébrer la magie des fêtes. 

Imaginez une rue animée, baignée dans la lumière tamisée des chandelles, et vous arrivez devant l’entrée d’un trésor caché : La Taverne de Noël. Vous êtes soudainement plongé dans une forêt, où des sapins habillés de guirlandes scintillantes créént une atmosphère digne d’un conte de fées. L’accueil chaleureux et l’ambiance intime vous feront revivre Noël en famille. 

Bon, après avoir admiré le décor, sachez que la Taverne de Noël est aussi un véritable régal pour les papilles! Pour débuter la soirée, le menu des cocktails de Noël vous fait découvrir des saveurs hivernales et des classiques de Noël revisités. Parmi les incontournables, on retrouve le Grinch, fait de gin ou vodka, Martini blanc et crème de menthe, ainsi que les Poules saoules, un lait de poule réconfortant avec rhum et muscade. Ne manquez pas non plus la Forêt rouge, le Ti-biscuit dans les bois, le Mont Rudolph, la première neige et bien sûr, le vin Hotte, parfait pour réchauffer l’ambiance festive. 

Les amateurs de vin, ne partez pas! Un bar à vin festif vous propose une carte exceptionnelle, avec des blancs, rosés, rouges, des bulles, des cidres et même du vin orange pour agrémenter le moment. 

Si l’envie de grignoter vous prend, laissez-vous tenter par les options gourmandes de Noël : pâtisseries maison, planches de charcuterie et fromages, ainsi que des pizzas et salades fraîches, parfaites pour combler toutes les envies. Terminez sur une note sucrée avec un pudding chômeur au sirop d’érable ou le Bordel québécois, un pain d’épice avec compote de pomme rose.

Que vous soyez seul ou en groupe, la Taverne de Noël vous enveloppe dans un cocon de convivialité et de féérie, idéal pour vivre des instants inoubliables pendant le temps des fêtes. Alors laissez-vous envoûter par la magie de Noël et allez vivre une expérience mémorable, au cœur de l’hiver montréalais! 

Adresse : 5125 Boul. Saint-Laurent, Montréal 

Dates : Jusqu’au 13 janvier 2025 

Réservations : L’espace est également disponible pour des événements privés


Judith Bernadet



Bibliographie :

  • La Taverne de Noël - Bar de Noël — Le Petit Dep. (n.d.). Le Petit Dep. https://www.lepetitdep.com/tavernenoel-lpd

The Substance : entre beauté et déshumanisation

The Substance ne se contente pas d’être un film d’horreur ; c’est une véritable réflexion sur notre obsession moderne pour la jeunesse et la perfection physique. Aujourd’hui, on se réinvente tous les jours à travers des filtres Instagram, et des procédures comme le Botox sont devenues presque une norme. 

Le film nous pousse à nous demander : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour maintenir cette image de nous-mêmes qui semble être la seule qui vaille ? L’histoire suit Elisabeth Sparkle (Demi Moore), une ancienne star du fitness, qui, désespérée de retrouver sa jeunesse, accepte une substance mystérieuse censée la ramener à son âge d’or. Mais ce qu’elle découvre va bien au-delà de ce qu’elle avait imaginé : une version plus jeune et plus belle d’elle-même, Sue (Margaret Qualley). Néanmoins cette version est superficielle, déshumanisée, comme une « femme idéale » imposée par la société.  

Ce qui rend The Substance plus qu’un simple film d’horreur, c’est sa manière de nous parler de notre quotidien. À une époque où les réseaux sociaux dictent nos standards de beauté, où des célébrités comme Kylie Jenner ou Kim Kardashian n’hésitent pas à partager ouvertement leurs interventions esthétiques, le film nous fait réfléchir à ce qui se cache derrière ces images de jeunesse éternelle. Oui, la beauté et la jeunesse sont recherchées, mais à quel prix ? 

Retouches, filtres, chirurgies... toutes ces illusions d’une perfection sans faille sont devenues des éléments du quotidien. Pourtant, tout cela repose sur un mensonge : ce qui paraît parfait est souvent loin de l’être. The Substance nous rappelle ce qu’on oublie souvent : à force de contrôler notre image, nous risquons de perdre ce qui fait notre véritable essence. Quand l’image que nous avons construite commence à se fissurer, que reste-t-il ?

Au-delà des effets spéciaux et de l'horreur, The Substance nous pousse à une réflexion plus profonde sur l’identité. Elisabeth et Sue incarnent deux facettes d’une même personne, mais qui sont loin d’être égales. L’une est une femme qui se bat pour conserver sa place dans un monde obsédé par l’apparence, l’autre est une beauté figée, sans âme. Ce dilemme résonne avec la réalité de nombreuses personnalités publiques qui se soumettent à cette pression de rester jeunes et pertinentes dans un monde où l’image prime avant tout. Une étude du New York Times (2024) révèle que la chirurgie esthétique est désormais perçue comme un moyen de maintenir un statut social plutôt qu’une simple quête de beauté pour plusieurs célébrités. Dans ce contexte, The Substance va au-delà de la simple critique esthétique, il nous pousse à réfléchir si ces transformations sont vraiment des choix personnels, ou si elles sont dictées par des attentes sociales oppressantes.

D’ailleurs, il y a quelque chose de très ironique dans cette quête de perfection. À l’époque où nous avons plus de moyens que jamais pour contrôler notre apparence, The Substance montre que ce contrôle est, en réalité, une illusion. Elisabeth pense qu’elle peut figer le temps, mais elle se rend vite compte que la beauté éternelle est aussi éphémère que l’illusion elle-même. Ce film nous pousse à remettre en question le prix que nous sommes prêts à payer pour maintenir cette image parfaite. 

Finalement, le succès de The Substance, avec 57 millions de dollars au box-office, en dit beaucoup sur l’impact de ce film. Il capte un malaise collectif, celui d’une ère où la quête de beauté et de jeunesse semble sans fin. Ce film résonne profondément avec notre société actuelle, où l’image prend le dessus sur l’être. Mais après tout, est-ce vraiment ce que nous cherchons ? Cette quête nous aide-t-elle à nous sentir mieux dans notre peau ou, au contraire, nous déconnecte-t-elle de notre véritable essence ? The Substance ne nous donne pas de réponse facile, mais il nous incite à réfléchir: peut-être que la perfection, telle qu’on nous la promeut, n’est qu’une illusion.

Marielle Bucheit


Bibliographie :



Les marchés de Noël : un incontournable de la saison

Comme chaque année, le mois de décembre nous file entre les doigts et nous sommes déjà à quelques jours de Noël. Si vous êtes en manque d’inspiration pour vos cadeaux de dernières minutes, ne tardez pas à vous rendre dans un des nombreux marchés de Noël actifs cet hiver à Montréal et ailleurs au Québec ! C’est une belle occasion d’encourager les entreprises de commerce en ligne qui ne possèdent pas de pignon sur rue, ainsi que les entreprises et artisans locaux. Effectivement, le Marché de Noël est l'endroit de prédilection pour découvrir de nouveaux produits et passer un moment privilégié avec les fabricants et artisans professionnels qui travaillent sans relâche pour cette période importante de l’année. Voici quelques recommandations qui vous permettront de magasiner jusqu’à la fin du mois de décembre !

Le Grand marché de Noël de Montréal

Situé au Quartier des spectacles sur la Place des Festivals, le Grand marché de Noël de Montréal est un incontournable depuis quelques hivers déjà. Pour cette 4e édition, une programmation épatante vous attend : village de Noël, concerts, animations déambulatoires, dégustations, spectacles, enregistrements radio et bien d’autres. Parmi les artisans qui s’y trouveront, on peut nommer la compagnie de chandelle Moonday, la distillerie du Granit venu tout droit de Saint-Romain, Maison Azuré avec ses fameuses serviettes tissées à la main et fait de coton recyclé et la compagnie Olivia qui se spécialise dans la fabrication d’objets utilitaires en bois d’olivier. Si, par chance, vous vous déplacez vers Québec pour vos vacances ou pour le travail, les entreprises et artisans du Grand marché de Noël de Québec (26e édition) vous accueilleront à bras ouverts. Vous avez jusqu’au 30 décembre pour assister à ce magnifique événement !


Les marchés de Noël à Laval

Situé tout près de Montréal, vous devez absolument vous rendre dans la ville de Laval pour faire une tournée des nombreux marchés qui y sont organisés. Pour un temps des fêtes tout en nature, le marché de Noël de la ferme Forget offre au visiteur une variété de produits de la ferme ainsi que la possibilité de repartir avec un sapin pour votre chez vous. Vous pouvez déambuler dans leur petit marché et profiter du feu extérieur dans une ambiance de Noël « à la country » jusqu’au 23 décembre ! La ferme Marineau est aussi au rendez-vous avec son marché de Noël tout en réconfort: panier-cadeaux, ambiance festive, chocolat chaud aux guimauves et produits de la ferme et d’artisanat locaux sont offerts jusqu’au 22 décembre. 


Le marché de Noël de Joliette

Si vous avez accès à un transport, ne manquez pas l’occasion d’aller expérimenter la féérie du marché de Noël de Joliette. Un village éphémère composé de 26 maisonnettes met de l’avant une trentaine d'artisans et producteurs Lanaudois dans une ambiance tout à fait pittoresque. La Place Bourget située dans le centre-ville de Joliette, qui accueille le marché chaque année, regorge également de commerces qui sauront vous offrir tout ce dont vous avez besoin. Profitez de la dernière fin de semaine avant Noël pour y faire vos petites trouvailles et boire un bon chocolat chaud emmitouflé dans votre foulard ! Vous avez jusqu’au 23 décembre pour aller déguster les produits de La Cabane à beigne, du vignoble Saint-Thomas, de la boulangerie Saint-Plaisirs et plusieurs autres. 


Que ce soit pour compléter vos derniers achats avant Noël ou tout simplement pour vous imprégner de l’ambiance du temps des fêtes, consultez les horaires des marchés sur leurs sites respectifs afin de prévoir votre visite. Dépêchez-vous, ça vaut le détour !

Jaymie Vézina

Bibliographie :

Villeneuve, F. (2024, décembre). Les marchés de Noël, une manne pour les artisans. Radio-Canada.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2127064/marche-noel-chiffre-affaire-artisanat

« ᐆᒻᒪᖁᑎᒃ : Uummatiq : Essence de la vie »

Au cœur du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), l’exposition « ᐆᒻᒪᖁᑎᒃ : Uummatiq : Essence de la vie » explore les luttes, les triomphes et les visions Inuites face aux bouleversements de leur monde à travers des œuvres contemporaines et des artefacts historiques. Le mot uummatiq, qui signifie « essence de la vie » ou « ce qui fait battre le cœur » en inuktitut, reflète la profondeur symbolique de cette exposition, capturant l’esprit des récits et des expériences partagés par les artistes.

L’impact des changements climatique sur le mode de vie inuite

L’Arctique, où se trouve le territoire inuit, est l’une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique. Les visiteurs de l’exposition découvrent des œuvres comme Ice Fall de Kudluajuk Ashoona, qui illustre la fonte accélérée des glaciers et ses effets dévastateurs sur la faune et la chasse traditionnelle. 

Une installation interactive invite à ressentir les transformations du climat. À mesure que les projections numériques montrent la glace se fissurer, des témoignages audios partagés par des aînés inuits décrivent la perte de terres, la diminution des espèces marines et les bouleversements dans leurs cycles alimentaires. 

Colonialisme

Un autre aspect marquant de l’exposition est la reconnaissance des traumatismes historiques infligés aux Inuits. À travers des œuvres comme celles de Tanya Tagaq ou de Asinnajaq, les visiteurs explorent des thèmes tels que la violence des politiques de réinstallation forcée et les pensionnats autochtones. 

Des installations poignantes, comme une cabane en bois reconstituée, montrent les conditions de vie imposées aux communautés par le gouvernement canadien dans les années 1950. Des témoignages documentaires ajoutent une profondeur émotionnelle, révélant comment ces expériences ont fragmenté des familles et érodé des pratiques ancestrales. 

Un appel à l’action et à l’écoute

Uummatiq : Essence de la vie ne se limite pas à informer ou à émerveiller. Elle interpelle. À une époque où les voix autochtones réclament justice et autonomie, cette exposition s’impose comme un rappel puissant de la responsabilité collective de protéger les terres, les cultures et les communautés inuites. 

Pour les visiteurs, c’est une chance unique d’élargir leur perspective. L’exposition est à voir au MBAM jusqu’au 14 avril 2025.


Maxime Gravel

Bibliographie :



Baby Shark doo doo doo... et dehors les sans-abri ?

Baby Shark doo doo doo doo doo doo! Ce refrain, joyeux et innocent pour plusieurs, est devenu pour d'autres un véritable instrument de torture. Popularisée par Pinkpong en 2016, cette chanson au succès planétaire a d'abord charmé les enfants du monde, mais son omniprésence a fini par révéler un côté beaucoup plus sombre.

Image Complexe : Lightmotion

Aux États-Unis, des agents pénitentiaires de l’Oklahoma ont été accusés de cruauté après avoir forcé des détenus à écouter Baby Shark en boucle pendant des heures. Une plainte similaire a été déposée au Kentucky, où des adolescents en centre de détention affirment avoir été soumis au même traitement, assimilé à une violation des droits de l'homme et de la Convention de Genève. La répétition incessante de la chanson, utilisée comme méthode de contrôle psychologique, illustre le pouvoir insidieux de la musique lorsqu'elle est détournée de son usage de divertissement (Martinez & staff, 2024).

Ce contraste entre l’image joyeuse de la fameuse chanson et sa réappropriation à connotation punitive révèle une vérité troublante : ce qui amuse les uns peut tourmenter les autres. Désormais, ce symbole de l’enfance innocente résonne d’un écho plus sinistre, de l’Oklahoma au Kentucky, et maintenant jusqu'au Québec , où sa popularité refait surface à Montréal pour les mauvaises raisons.

En effet, la chanson est désormais utilisée de manière inusitée au Complexe Desjardins à Montréal. Depuis près d'un an, la mélodie est diffusée à plein volume dans les cages d'escalier du stationnement souterrain, dans le but d'éloigner les personnes en situation d'itinérance. Selon Jean-Benoît Turcotte, porte-parole de Desjardins, cette mesure aurait permis d'améliorer la situation sur le site(Laberge, 2024).

Présentée comme une solution «non coercitive», la méthode s’accompagne de la présence de deux travailleurs sociaux sur place pour dialoguer avec les personnes concernées. Toutefois, cette initiative a suscité de vives critiques. Le cabinet de la mairesse Valérie Plante a exprimé des réserves, affirmant que de telles pratiques sont «discutables» et qu’une approche plus humaine, axée sur le référencement vers des ressources adaptées, devrait être privilégiée (Laberge, 2024).

Cette stratégie n'est pas sans précédent. En 2019, la ville de West Palm Beach, en Floride, avait déjà utilisé Baby Shark et Raining Tacos à des fins similaires, pour éviter que des personnes itinérantes ne dorment dans des lieux publics (TVA Nouvelles, 2024).

La situation au Complexe Desjardins relance le débat sur les moyens de gérer la crise de l'itinérance à Montréal. M. Turcotti, porte-parole du Complexe Desjardins à confié aux journalistes de la Presse les réels objectifs de cette mesure sonore, qui est d'avant tout « ne pas agir dans la coercition, mais bien dans l’accompagnement de cette clientèle ». Il précise que Desjardins a mis en place deux travailleurs sociaux pour assurer « un dialogue » avec les personnes en situation d’itinérance. Bien que la diffusion de la chanson «Baby Shark» ait suscité des controverses, M. Turcotti insiste sur l’aspect humain de l’initiative, soulignant qu’elle vise à « améliorer la situation » dans le respect des personnes concernées (TVA Nouvelles, 2024).

Robert Beaudry, responsable de l'itinérance à la Ville, plaide pour des mesures plus structurantes, notamment par le déblocage de 100 millions de dollars attendus dans le cadre d’une entente entre Québec et Ottawa (TVA Nouvelles, 2024).

En fin de compte, le record de « Baby Shark » à Québec souligne un paradoxe frappant : une société qui célèbre la distraction collective en remportant un Guinness World Record, tout en détournant le regard des enjeux sociaux pressants (TVA Nouvelles, 2024). Tandis que des centaines de personnes se regroupent pour battre un record en se livrant à une danse enfantine, d’autres, à quelques pas seulement, se battent contre l’itinérance.

Salma Achoumi

Bibliographie :

  • https://www.tvanouvelles.ca/2020/02/23/un-record-guinness-sur-baby-shark-battu-a-quebec

  • https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2024-11-29/baby-shark-pour-faire-fuir-les-sans-abri/c-est-pas-humain-lance-lionel-carmant.php#:~:text=(Qu%C3%A9bec)%20Le%20ministre%20responsable%20des,faire%20fuir%20les%20sans%2Dabri.&text=%C2%AB%20C'est%20pas%20humain%20et,l'Assembl%C3%A9e%20nationale%2C%20vendredi.

  • https://www.live5news.com/2024/01/17/baby-shark-song-used-torture-teen-detention-lawsuit-claims/

Édition de novembre

Chères lecteurs et lectrices,

🍂 Joyeux Thanksgiving à tous! 🦃

Alors que l’automne tire doucement sa révérence pour laisser place à l’hiver; notre équipe de rédaction est fière de vous présenter l’édition de novembre!

Au programme ce mois-ci, nous avons un article percutant sur la montée des mouvements anti-avortement au Québec, un rapport sur le Shinrin Yoku pour contrer le stress et une revue du film Monsieur Aznavour.

Pssst, nos deux articles coup de 🤎 du mois sont Marielle Bucheit et Maxime Gravel pour leur article portant sur comment les Canadiens, à travers leurs traditions, surmontent les jours d'hiver plus sombres et sur le féminisme!

Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à lire nos articles que nous en avons eu à les écrire🫶


Bonne lecture🤓

Mégane Emmanuelle English - Rédactrice en chef

Lumière dans la neige

Les hivers québécois, avec leurs nuits interminables, le froid mordant et leurs paysages figés sous un manteau de neige, me fascinent autant qu’ils me testent. Chaque année, lorsque les journées se raccourcissent et que la neige commence à tomber, un mélange d’appréhension et d’émerveillement s’installe en moi. Cette période impose un ralentissement forcé, un défi que nos ancêtres ont relevé avec une résilience impressionnante. L’hiver, loin d’être un simple obstacle, est aussi un moment de redécouverte.

Bien avant l’arrivée des colons, les Premières Nations trouvaient dans l’hiver une source d’inspiration spirituelle. Au solstice d’hiver, ce jour où la lumière est à son plus bas, elles célébraient le retour progressif du soleil avec des rituels de feux et des chants. Ces cérémonies, marquant à la fois un renouveau et un moment de gratitude envers la nature, portaient un message puissant : même dans la nuit la plus sombre, la lumière finit toujours par revenir (Journal de Québec, 2023). Ces rassemblements autour du feu ne se contentaient pas d’éloigner le froid, mais nourrissaient l’âme et renforçaient les liens sociaux. J’imagine ces soirées glaciales où la chaleur ne provenait pas seulement des flammes, mais aussi des histoires partagées, porteuses de sagesse et de mémoire. Ces moments rappellent que l’unité face à l’adversité est une leçon intemporelle (Toque and Canoe, 2017).

Avec l’arrivée des colons européens, des traditions comme la bûche de Noël ou les danses au son du biniou (un instrument de musique traditionnel de Bretagne) se sont mélangées aux coutumes autochtones. Louis Fréchette, dans son recueil Christmas in French Canada, décrit poétiquement ces fêtes où l’on brûlait une bûche de Noël pour attirer la chance ou dansait au son du biniou. Il écrit : « À la clarté vacillante des chandelles, dans la douce chaleur de l’âtre, naissaient des histoires qui semblaient défier le froid de l’hiver », une époque où l’entraide et les récits populaires tissaient des liens dans les rigueurs hivernales (Query the Past, 2020). Cette même chaleur existe encore aujourd’hui dans les rassemblements d’hiver, où le partage et l’esprit communautaire se réinventent. Les temps ont changé, mais ces rituels d’unité et de convivialité perdurent, se transformant à chaque génération. Dans une société de plus en plus numérique, ces moments partagés en plein air ou autour de tables communes représentent une résistance face à l’individualisme croissant. Ces instants deviennent d’autant plus précieux, créant des souvenirs collectifs et renforçant les liens humains, essentiels dans un monde parfois déconnecté de la nature et des autres.

L’hiver d’aujourd’hui soulève également des questions sur notre bien-être face à la noirceur. Le débat sur l’abandon du changement d’heure met en évidence l’impact du cycle lumière-obscurité sur notre santé mentale et physique. Le Dr Roger Godbout, spécialiste du sommeil, précise que « respecter l’heure naturelle permet au corps de mieux s’adapter aux rythmes saisonniers » (Radio-Canada, 2024). Face à ces défis modernes, des solutions comme les lampes de luminothérapie ou les activités extérieures sous la lumière du jour deviennent de plus en plus populaires. Cette évolution soulève la question de l’équilibre entre traditions et besoins actuels pour affronter l’hiver, un équilibre qui va au-delà du physique pour toucher notre état d’esprit et notre perception du temps. Aujourd’hui, l’hiver canadien se réinvente à travers des événements comme le Carnaval de Québec ou le Bal de Neige à Ottawa. Ces festivals transforment la rigueur de la saison en une fête collective, où la neige et la glace deviennent des instruments de créativité (The Canadian Encyclopedia, 2023). Ces événements montrent qu’en modifiant notre perspective, il est possible de trouver beauté et joie même dans la dureté de l’hiver, une saison souvent perçue comme austère.

Ainsi, l’hiver canadien n’est pas seulement une saison de froid et d’obscurité, mais un moment propice pour ralentir, réfléchir et se reconnecter à l’essentiel. Entre traditions ancestrales et innovations modernes, chaque flocon porte une leçon universelle : même au cœur de la noirceur, il y a toujours une lumière, une histoire ou un moment de chaleur à découvrir – ou à créer. Comme le disait Fréchette, ces instants, aussi éphémères soient-ils, sont « l’âme même de notre hiver canadien ».



Marielle Bucheit



Bibliographie :

Le Shinrin Yoku : un « bain de forêt » pour contrer le stress

Qu’est-ce qu’est le Shinrin Yoku ? 

Le Shinrin Yoku est une pratique d’immersion en forêt issue du shintoïsme, religion japonaise polythéiste. Présente depuis des millénaires au Japon, la pratique est popularisée dans les années 1980 et est maintenant considérée comme une forme de thérapie dans le milieu médical. Au Québec, c’est Bernadette Rey, guide de Shinrin Yoku certifiée depuis 2015 et fondatrice du regroupement Shinrin Yoku Québec, qui en est l’ambassadrice. Également surnommé « bain de forêt », il s’agit d’une marche au cœur d’une forêt, ou de tout autre milieu naturel, durant laquelle le participant est appelé à ralentir et lâcher-prise. Des mouvements et une respiration lente sont à prioriser afin de pouvoir mieux contempler ce qui l’entoure et être davantage à l’écoute de ses sens. Cette pratique soulève grandement l’enjeux de déconnexion de l’humain avec la nature dans un contexte de vie urbaine, qui nous éloigne de plus en plus des milieux naturels. 

Les bienfaits du Shinrin Yoku sur le corps humain, selon des études réalisées au Japon, seraient attribués à des microparticules nommées phytoncides qui sont sécrétées par les arbres pour se protéger des insectes (Girouard, 2024). Lorsque les phytoncides sont inhalés, notamment lors d’une marche en nature, elles favorisent la production de globules blancs qui sont impliqués dans le bon fonctionnement du système immunitaire (Girouard, 2024). Certaines études ont démontré les effets positifs du Shinrin Yoku sur le système nerveux comme une diminution du rythme cardiaque et de la pression artérielle, une diminution des symptômes du stress, d’anxiété et de dépression ainsi qu’une augmentation de l’énergie (Girouard, 2024). 


À quoi ressemble une séance de Shinrin Yoku ?

Lors d’une séance de Shinrin Yoku, la place du guide est très importante puisque c’est sa voix et son énergie qui donnent le ton pour l’entièreté de l’expérience. Le ou la guide nous invite tout d’abord à apprivoiser le silence; les regards, les clins d'œil et les sourires sont alors la nouvelle manière d'interagir et de communiquer en cas de besoin. Dans la première moitié de la séance, les participants sont encouragés à ralentir le pas pour contempler les arbres et le ciel. Il est proposé de laisser derrière soi ce qui nous pèse et ce qui ne nous sert plus afin de se concentrer sur le moment présent. Chacun est invité à sentir le vent sur son visage et toucher les choses qui l'entourent : le sol, le feuillage, les roches, le gazon, les plantes, etc. Les participants peuvent, à tout moment, ramasser des choses qui les inspirent, comme des fleurs mortes, des branches et des cailloux. Tout au long du parcours, le ou la guide nous rappelle de faire le vide dans nos esprits et d’errer instinctivement là où la nature nous mène. Dans la deuxième moitié de la séance, les participants sont invités à reconnecter peu à peu avec la parole afin de vivre des invitations en binôme et partager leur ressenti du moment les uns avec les autres. La dernière invitation consiste à s'asseoir ou s’allonger pour un instant méditatif chacun de son côté. La séance se termine alors par une cérémonie du thé afin de remercier la nature de nous avoir servies et accueillies durant ce voyage introspectif. 

Il faut le voir pour le croire ! 

Avec la fin de session qui approche à grands pas, il n’y a pas de meilleur moment pour tenter l’expérience et aller vous ressourcer dans un milieu naturel ! Le regroupement Shinrin Yoku Québec offre des séances de groupe un peu partout au Québec pour un coût tout à fait acceptable. Toutefois, si ce n’est pas à votre portée, pas de soucis ! Vous pouvez pratiquer le Shinrin Yoku, avec ou sans guide, à Montréal, ou dans n’importe quel espace vert près de chez vous. Prenez le temps de faire le vide, délaissez-vous de vos tracas pendant 1h et allez vous éblouir dans les sentiers du Jardin botanique ou du parc Lafontaine. Profitez des divers boisés du campus de l’Université de Montréal et reconnectez avec la nature pour en ressentir les bienfaits tout au long de votre journée. Bonne pratique !


Jaymie Vézina



Bibliographie :

La montée des mouvements anti-avortement au Québec

Pourquoi les jeunes hommes, pourtant nés dans un contexte de plus grande égalité, semblent-ils se tourner vers des idéologies de droite plus conservatrices que celles de leurs propres parents? Assiste-t-on à une régression dans les luttes sociales et féministes? Comment expliquer la résurgence des mouvements anti-avortement, qui prennent de l’ampleur non seulement aux États-Unis, mais aussi ici, au Québec? 

Le documentaire La peur au ventre de Léa Clermont-Dion, diffusé sur Télé-Québec plonge au coeur de ce phénomène inquiétant qu’est la montée des groupes anti-avortement. Il s’agit d’un constat troublant, car les droits des femmes sont en danger. Mais que se cache-t-il réellement derrière cette montée en puissance de mouvements conservateurs? Qu’est-ce qui explique ce revirement? La peur au ventre tente d’y répondre. 

Donnons-nous un peu de contexte, tout a commencé en 2022, lorsque la Cour suprême des États-Unis a annulé la décision historique Roe v. Wade, qui garrantissait le droit à l’avortement dans tout le pays. Depuis, 14 États ont totalement interdit l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste et 7 autres l’ont sérieusement restreint. Cette attaque contre ce droit fondamental a suscité une onde de choc, pour ceux qui se battent pour l’égalité des sexes à l’échelle mondiale. C’est donc dans ce climat que Léa Clermont-Dion a décidé de mener son enquête. Elle s’est déplacée sur le terrain pour rencontrer les acteurs de ce courant conservateur, qui s'étend de Washington à Ottawa, en passant par le Québec. Ce qu'elle découvre la surprend : loin de se cantonner à une génération plus âgée, ces idées séduisent de plus en plus la jeunesse, un phénomène qu'elle n'avait pas anticipé. C’est en grande partie en raison des réseaux sociaux et de l'influence croissante des figures populaires en ligne que de nombreux jeunes adhèrent aujourd’hui à ces idéologies rétrogrades. 

La réalisatrice du documentaire s’est rendue à une grande manifestation anti-avortement à Washington : Ce sont des jeunes, parfois même des adolescents, et bien souvent des hommes, qui tiennent des pancartes et s’exclament contre ce droit reproductif. Mike Johnson, président de la chambre des représentants aux États-Unis s’exclame: « Et nous nous rassemblons tous pour célébrer la vie et ce que cela signifie d’être un américain… ». Mais alors, que signifie donc la vie de ces femmes ou de ces jeunes filles dont l'avenir a été brisé par une grossesse imposée, sans leur consentement ni leur choix? Le slogan principal du mouvement pro-vie est celui-là : « Life is our revolution ». Ce message met en avant la protection des droits des embryons et des fœtus, qu'ils considèrent comme des vies humaines dès le commencement. Pourtant, dans leur démarche, ils semblent ignorer la réalité des femmes, dont la vie et les choix sont souvent sacrifiés au nom de cette dite révolution. Ce sentiment d’être dans un futur dystopique et oppressant est palpable tout au long du documentaire. 

Depuis 1988, 48 projets de loi ont été déposés au Canada pour restreindre l’accès à l’avortment. Aujourd'hui, au Québec, le mouvement pro-vie est bien présent, comme en témoigne une manifestation qui a eu lieu cet été dans la ville de Québec. Parallèlement, certains centres dits « d’aide à la grossesse » exercent une pression considérable sur les femmes, les incitant fortement à poursuivre leur grossesse et leur faisant croire qu'elles regretteraient leur choix d'avorter. On comprend donc rapidement que la question de l’impact qu'ont ces idéologies sur les politiques canadiennes est bel et bien présente. 

Ce qui frappe le plus, c’est que cette idéologie de « sauver des bébés », issue des valeurs patriarcales et traditionalistes, et soutenue par des groupes religieux conservateurs, repose sur une peur irrationnelle: celle que les droits des femmes menacent de détruire la société. Et ce qui fait réellement peur, c’est que ces militants sont de plus en plus visibles, avec des manifestations qui rassemblent des milliers de personnes. Derrière les slogans et les marches, il y a une véritable stratégie pour influencer l’opinion publique, particulièrement chez les jeunes. 

Le documentaire La peur au ventre nous révèle à quel point ces idéologies conservatrices sont plus proches de nous qu’on ne l’imagine, et comment elles sont liées à d’autres phénomènes inquétants de notre époque. Le 11 novembre dernier, Télé-Québec diffusait Alphas, un documentaire qui explore la montée en popularité des discours des influenceurs masculinistes. Sur les réseaux sociaux, ces influenceurs trouvent un écho puissant auprès des jeunes hommes, leur montrant un modèle de masculinité, très toxique. Cette fausse représentation de la masculinité est malheureusement fondée sur la peur de l’émancipation et de la liberté des femmes. Au bout du compte, ces idéologies, qu’elles soient pro-vie ou masculinistes, alimentent une vision du monde dominée par la peur et la répression, et soulignent la nécessité urgente de défendre les droits des femmes et l'égalité des genres face à ces mouvements grandissants.


Judith Bernadet

Bibliographie :

  • Alphas : un documentaire saisissant sur l’ampleur du mouvement mâle alpha. (22 octobre 2024). Centre De Presse De Télé-Québec. 

  • https://presse.telequebec.tv/communiques/2286/alphas-un-documentaire-saisissant-sur-l-am pleur-du-mouvement-male-alpha/ 

  • La peur au ventre | Centre de presse de Télé-Québec. (2024). Centre De Presse De Télé-Québec. https://presse.telequebec.tv/nos-contenus/767/la-peur-au-ventre/ 

  • Le docu de la semaine | La peur au ventre, de Léa Clermont-Dion. (21 octobre 2024). La Presse. 

  • https://www.lapresse.ca/arts/television/2024-10-21/le-docu-de-la-semaine/la-peur-au-ventre de-lea-clermont-dion.php

Féminisme : entre soutien et sceptic

Après avoir discuté avec plusieurs femmes autour de moi, j’ai réalisé qu’elles ne se disent pas toutes féministes. Certaines disent ne pas vouloir être associé à ce mouvement parce que « ça va trop loin ». Certaines disent ne pas vouloir se positionner face à cet enjeu sachant que l’absence d’opinion est une position en soi. Certaines disent simplement ne pas s’y connaître. Moi qui croyais que le scepticisme venait principalement des hommes, j’ai été surprise par cette nouvelle perspective. Alors, j’ai décidé d’entreprendre des recherches, de regarder des documentaires, de lire des livres, de poser des questions ici et là pour comprendre ce qu’il se passe avec le mouvement féministe aujourd’hui. 

Contexte :

« La misogynie est présente dans toutes les sphères de nos vies, et pour y mettre fin, il faut d’abord oser déconstruire les idées préconçues qui nous maintiennent dans un faux confort » - Bianca Lara-Maletto, membre du comité féministe de l’UdeM


Le féminisme, mouvement fondé sur la lutte pour l’égalité des sexes, a évolué au fil des décennies. Dans ses premières vagues, il s’est concentré sur des revendications fondamentales telles que le droit de vote et l’accès à l’éducation. Au fil du temps, le mouvement a diversifié ses objectifs et ses approches. Notamment avec la dénonciation des violences sexuelles, la justice reproductive, l’intersectionnalité et la masculinité toxique. Aujourd’hui, le féminisme se trouvent souvent confronté à des critiques, surtout sur les réseaux sociaux, où il est perçu par certains comme un mouvement qui a perdu son sens. Alors que les femmes ont acquis de nombreux droits, certains estiment que les nouvelles formes de féminisme ont perdu leur crédibilité. 

Un féminisme mal compris

Selon Bianca Lara-Maletto, « Les réserves face au féminisme moderne viennent d’une incompréhension, qu’elle soit exprès ou pas, des messages que nous véhiculons au sein du mouvement ». Une étude menée en 2022 par l’institut Ipsos révèle que 43% des Canadiens considèrent que le féminisme est devenu trop extrême. Cette perception erronée est en partie alimentée par la désinformation sur les réseaux sociaux, où les idées féministes sont parfois caricaturées ou déformées pour paraître menaçantes. Ce manque de compréhension empêche de saisir les véritables enjeux, comme les inégalités structurelles ou la montée des discours antiféministes, renforçant ainsi la polarisation autour de la question. Pour y remédier, Bianca Lara-Maletto affirme que « Tout ça passe par l’éducation, autant dans les institutions d’enseignement que dans les espaces d’apprentissage comme à la maison ou entre famille ». Aussi, l’écoute des expériences des personnes directement concernées par la misogynie est essentielle.


Un exemple concret :

Sans surprise, le féminisme suscite des réactions, notamment chez certains hommes qui perçoivent l’égalité comme une menace à leur position sociale. Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique à l’UQAM, explique cette résistance en soulignant la persistance des discours de crise de la masculinité. Ces discours, ancrés dans la peur de perdre des privilèges, alimentent des stéréotypes dénigrants envers les féministes : « Elles sont féministes par « haine des hommes », parce qu’elles sont « lesbiennes », ou « mal baisées » » (Deri, 2023, p.65). Pour ces hommes, le féminisme remet en question des modèles traditionnels qu’ils souhaitent préserver, refusant de reconnaître l’égalité comme un progrès collectif. 

« Il y a des hommes qui ne veulent pas du féminisme, ils ne veulent pas de l’égalité, ils veulent protéger les modèles traditionnels, […] Ils voient l’égalité comme une menace. » - Francis Dupuis-Déri

Des critiques depuis toujours… 

Les critiques envers le féminisme ne datent pas d’hier : depuis des décennies, des hommes expriment leur opposition, souvent en clamant que les femmes prennent « trop de place » ou ne respectent pas leur « rôle traditionnel ». Ce n’est pas nouveau, loin de là. En 1973, Richard Doyle publiait Men’s Manifesto et The Rape of the Male, revendiquant notamment la garde exclusive des enfants pour les pères en cas de divorce, tout en fondant la Men’s Rights Association (MRA). Puis, en 1982, des manifestant scandaient déjà que « ce sont les femmes qui oppriment les hommes ». Aujourd’hui, cette vision continue de se manifester à travers de nouveaux discours et mouvements. 


Masculinisme 

Le mouvement masculinisme, bien qu’il se présente comme un défenseur des droits des hommes, émerge paradoxalement dans un système où les hommes bénéficient déjà de privilèges institutionnels et sociaux. En revendiquant une oppression inexistante, ce mouvement détourne l’attention des inégalités réelles auxquelles les femmes font face. L’ironie de cette posture réside dans sa tendance à renforcer les structures patriarcales en place, tout en minimisant les luttes légitimes pour l’égalité des sexes. Par conséquent, plutôt que de favoriser un dialogue constructif sur les rapports de genre, le masculinisme risque de maintenir et légitimer les inégalités.

À la suite de l’annonce de l’invitation d’un homme masculinisme sur le plateau de Tout le monde en parle le 11 novembre 2024, de nombreuses réactions et critiques ont émergées. L’émission et Simon Coutu, le journaliste et réalisateur du documentaire Alphas, sont tous deux accusés de donner une visibilité à ce mouvement jugé dangereux. En réponse à ces reproches, Simon Coutu c’est défendu en déclarant :

« C’est un phénomène qui existe. Une minorité très bruyante. […] Le but n’est pas de donner un chèque en blanc, une glorification, c’est d’essayer de comprendre le phénomène » 

On comprend alors qu’il s’inscrit dans une logique de « comprendre pour mieux agir ». Ça reflète l’idée qu’une meilleure compréhension d’un phénomène permet de prendre des mesures plus éclairées et adaptées face à celui-ci. 

De l’autre côté, plusieurs personnalités publiques québécoises ont exprimé leurs préoccupations sur les réseaux sociaux concernant cette visibilité :

« C’est dangereux parce que ça donne une voix de plus à des gens qui vont en toucher d’autres et c’est gars-là ne vont pas comprendre l’importance du choix. […] Il y en a des filles qui sont comme: Oui, mais moi, j’aime ça, je supporte ça, j’ai le goût d’être à la maison, puis je n’ai pas envie de travailler. C’est correct, c’est ça le féminisme, c’est le choix, te donner le choix de faire ça. » Lysandre Nadeau, podcast Sexe Oral

Cette controverse illustre un dilemme crucial dans le traitement médiatique des sujets sensibles : entre la nécessité d’exposer et de comprendre un phénomène pour mieux y répondre, et le risque de lui offrir une plateforme qui pourrait le légitimer ou l’amplifier.

Engagement féminisme à l’UdeM

Le comité féministe de l’AÉSPÉUIM à l’Université de Montréal est un espace d’engagement dédié à la lutte contre les oppressions et les inégalités. Il offre un lieux sécuritaire où les étudiant.e.s peuvent s’exprimer, partager leurs expériences et trouver du soutien face aux discriminations, y compris les injustices épistémiques. Ce travail militant vise à sensibiliser, informer et mobiliser la communauté universitaire sur des enjeux féministes actuels.

Pour Bianca Lara-Maletto, son engagement au sein du comité représente une manière concrète de militer pour une cause qui lui tient à cœur. Elle explique que le féminisme se manifeste à travers des actions quotidiennes visant à réduire les injustices systémiques et les souffrances vécues par les femmes. Bien que ces actions puissent parfois sembler modestes, leur impact qu’il soit petit ou grand, reste significatif et gratifiant pour les membres du comité. 

Cependant, militer dans un tel contexte n’est pas sans défis. Les membres du comité font souvent face à une violence antiféministe marquée par des accusations d’être « hystériques » ou de « semer la zizanie ». Malgré ces obstacles, elles poursuivent leur travail avec détermination, convaincues que l’information et l’éducation sont des outils essentiels pour faire évoluer les mentalités et promouvoir l’égalité. 


Un combat pour la liberté de choisir

Le féminisme est un mouvement en constante évolution, qui reflète les besoins et les enjeux de chaque époque. Pourtant, il demeure marqué par des tensions entre un soutien généralisé à ses valeurs fondamentales et un scepticisme croissant face à certaines de ses formes modernes. Encore aujourd’hui, beaucoup de personnes expriment des réserves ou une hésitation face au mouvement. Après avoir analyser ce constat, il apparaît que la montée en puissance des réseaux sociaux, combinées à une désinformation omniprésente, contribuent à une incompréhension généralisée du mouvement. Ce brouillage des messages rend difficile pour plusieurs de cerner les véritables objectifs du féminisme et alimente des malentendus qui freinent son avancée. Comme l’a si bien exprimé Lysandre Nadeau, « le féminisme, c’est le choix ». Le choix pour chaque femme, et pour toutes les personnes, de déterminer leur propre chemin sans contrainte ni discrimination. Ce choix englobe tout : la possibilité de choisir sa carrière, de porter ce que l’on veut, d’être mère ou de ne pas l’être, de parler ou de se taire, d’aimer librement ou de vivre en célibataire. Il ne s’agit pas d’imposer un modèle unique, mais de garantir à chacun et à chacune la liberté de vivre selon ses propres aspirations. 


Maxime Gravel



Bibliographie



La Bohème Revient à l'Écran

Monsieur Aznavour est le film tant attendu de l'année...voire du siècle ! Sous la plume de Grand Corp Malade et Mehdi Idir et Tahar Rahim qui incarne la légende, on découvre un biopic époustouflante de Charles Aznavour.

L’histoire derrière le biopic : Le destin hors du commun

Né de parents réfugiés, élevé dans la pauvreté, Charles Aznavour semblait condamné à une vie. Sa voix unique et son ambition démesurée suscitait davantage de scepticisme que d’espoir. Pourtant, contre toutes les embuches, Charles Aznavour a défié les pronostics pour s’imposer comme l’un des piliers de la chanson française. Avec près de 1 200 titres, interprétés en plusieurs langues et acclamés sur les cinq continents, Aznavour a marqué de son empreinte des générations entières, devenant un symbole de résilience et de créativité.

Avec Monsieur Aznavour, le duo de réalisateurs Grand Corps Malade et Mehdi Idir signe un troisième long métrage. Validé par l’artiste lui-même avant son décès, ce biopic offre un regard intime sur l’homme derrière la légende, s’attardant avec précision sur les épreuves et les triomphes qui ont façonné son ascension fulgurante

Une prestation Bluffant

Tahar Rahim s’est investi corps et âme pour incarner l’essence de Charles Aznavour, un artiste dont la voix, parlée et chantée, demeure l’un des traits les plus distinctifs. Grâce à une immersion complète dans les archives et des échanges approfondis avec la famille du chanteur, l’acteur a su retranscrire avec finesse les facettes publiques et intimes de la légende, capturant ses nuances et son humanité. Il a perdu près de 20 kilos et s’est intensément entraîné au chant et au piano, poussant plus loin des compétences qu’il avait à peine effleurées dans des projets précédents. « Je ne suis pas chanteur, je suis un acteur », rappelle-t-il modestement lors de ses apparitions télévisées, témoignant de son humilité face à ce rôle d’envergure.

Tahar Rahim, déterminé à offrir une performance authentique, a choisi de relever le défi ultime : chanter lui-même les morceaux à l’écran. Porté par les encouragements de son professeur de chant, qui a rapidement cru en ses capacités, Tahar Rahim s’est lancé avec audace : « Je me suis dit : tant qu’à faire, je vais chanter pour vrai. Et puis voilà. » A t-il confié dans un article du JDM. C'est une décision qui ajoute une couche supplémentaire de réalisme et d’émotion au biopic. Rien qu'en écoutant la bande d'annonce du film, je suis convaincu par le travail acharné que Tahar Rahim a mis, qui rend sa prestation complètement bluffant

Ce qui a réconforté l’acteur, c’est le soutien et les retours positifs de la famille. Sur le plateau de Télé Loisirs, Tahar a rapporté les paroles de Katia, la fille de Charles Aznavour : « Elle a l’impression de revoir son père. »

Montréal : En avant la chanson !

Montréal, une ville où les rêves prennent vie, où la culture résonne, a joué un rôle déterminant dans la carrière de Charles Aznavour. C’est dans cette ville vibrante, qu'Aznavour a fait des pas décisifs sur scène, un moment clé qui a marqué le début de son ascension vers la gloire internationale. En 1948, il connaît son premier succès avec Roche avec leur album Pierre Roche / Charles Aznavour, qui compte 12 titres, plus de dix ans avant la France. Au fil des ans, il a collaboré avec plusieurs artistes québécois.

Le film évoque, bien que brièvement, le séjour marquant de Charles Aznavour à Montréal à la fin des années 1940, où il a envoûté le public pendant deux ans sur la scène du Faisan Doré. La ville a été un lieu d’opportunités où l’artiste a pu se produire et faire entendre sa voix unique. Cette connexion entre Aznavour et Montréal est magnifiée, car c’est ici qu’il a surmonté ses rêves d’explorer et faire connaître son talent, et ainsi de devenir un incontournable de la chanson française.

Ce lien prend une signification encore plus forte lorsqu’il est projeté en sol québécois, résonnant profondément avec un public qui le soutient depuis ses débuts.

Alors que Monsieur Aznavour s’apprête à illuminer les écrans canadiens dès le 29 novembre, l’attente grandit pour découvrir les impressions du public québécois, profondément attaché à cette icône incontournable de la chanson française. Une chose est sûre : l’émotion et l’éblouissement sera au rendez-vous.

Salma Achoumi

Bibliographie :

  • https://atuvu.ca/fil-culturel-actualite-culturelle/actualite-cinema/cinemania-2024- monsieur-aznavour-ode-a-laudace-dun-grand-monsieur

  • https://www.sudouest.fr/international/guerre-en-ukraine-un-arrangement-entre-lequipe-trump-et-biden-envisage-pour-mettre-fin-a-ce-conflit-22274823.php

  • https://www.journaldemontreal.com/2024/11/08/le-film-monsieur-aznavour-presentea-montreal-samedi-une-premiere-symbolique-pour-le-realisateur-grand-corpsmalade

  • https://www.programme-tv.net/news/people/362947-elle-a-l-impression-de-voir-sonpere-tahar-rahim-soulage-par-les-retours-de-la-famille-aznavour-sur-le-biopic-dedieau-chanteur/

  • https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1127198/mort-charles-aznavour-quebec-pierreroche-montreal-lynda-lemay

  • https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/10/22/monsieur-aznavour-ses-amoursses-galeres-ses-rencontres_6357922_3246.html

Édition d'octobre🍂

Chères lecteurs et lectrices,

Après avoir été absent cet été, c’est avec une grande fierté que nous vous retrouvons pour cette première édition de la session d’automne 24.

L’équipe de rédaction a travaillé d’arrache-pied pour vous offrir un contenu intéressant et inspirant! Dans ce numéro, nous abordons des thèmes essentiels : des crimes d'honneur à la représentation des femmes dans Occupation Double, en passant par les initiatives écoresponsables dans la mode de luxe. Et parce que l’art et la culture restent au cœur de nos pages, découvrez deux articles coups de 🧡, dont un hommage aux expositions immersives, avec un focus spécial sur l’exposition Tintin, ainsi qu’une entrevue passionnante avec l’avocate Nada Boumeftah.

Merci de nous lire et d’être au rendez-vous. Nous espérons que ces articles vous captiveront!

💌 Un merci spéciale au rédactrices qui ont travaillé sur ces articles malgré la période de mi-session

Je vous souhaite une très bonne lecture, et une bonne Halloween! 🎃

Mégane Emmanuelle English,
Rédactrice en chef

Les expositions immersives au service de l’art

Peut-être que certains d’entre vous, tout comme moi, ont eu la chance de rencontrer le petit journaliste intrépide dans les pages d’une bande dessinée à la bibliothèque de votre école ou encore dans la collection de vos parents ? Assurément, vous vous êtes alors plongés dans ses aventures rocambolesques, voyageant avec lui jusqu'en Chine ou en Égypte. Peut-être le reconnaîtrez-vous grâce à son pull bleu et son iconique chevelure rousse ? Peut-être serez-vous tombé, vous aussi, sous le charme de son acolyte, Milou, un petit chien blanc doté de la parole. Les péripéties débordantes d’adversaires à affronter et les fameux jurons du capitaine Haddock ne vous auront certainement pas laissés indifférents. Et si on vous disait que vous pouviez entrer dans cet univers ludique et coloré pour aller à la rencontre de Tintin et de vos personnages favoris ?

C’est exactement ce qu’offre l’Arsenal de Montréal avec l’exposition Tintin, l’aventure immersive. Déjà très populaire à Paris, Bruxelles et Bordeaux, notamment, l’exposition prend maintenant place à Montréal depuis le 4 octobre 2024. Cette exposition multimédia haute en couleur rend hommage au travail de l’auteur belge Georges Rémi, plus connu sous le nom de Hergé, à l’origine de la populaire série de BD, Les Aventures de Tintin. Il s’agit d’une immersion au cœur de l'œuvre et de l’univers de ce bédéiste à succès. Les spectateurs sont donc invités à redécouvrir les images qui ont bercé leur jeunesse sous un tout nouveau jour.

 

Art, divertissement ou hommage ?

Souvent placé au rang de divertissement, le concept d’exposition immersive  éprouve des difficultés à être perçu comme un art au sein du monde artistique traditionnel (Baillargeon, 2019). Cependant, cette forme de création, grandement influencée et façonnée par le numérique, a prouvé à plusieurs reprises qu’elle pouvait être au service de l’art. On peut penser notamment à des expositions comme Imagine Picasso et Imagine Van Gogh présentés à OASIS Immersion aux Galeries du Palais des congrès, qui proposent une rétrospective de leurs œuvres les plus significatives. Elles constituent également une sorte d’hommage à leur génie artistique et leur contribution à l’histoire de l’art. De la même manière, Tintin, l’aventure immersive revisite les 50 ans de carrières du dessinateur Hergé ainsi que les 23 albums des Aventures de Tintin. Dans cette exposition, l’usage des technologies met de l’avant son style de dessin unique et nous permet de constater la grandeur de son talent, ainsi que le réalisme de son œuvre.

 

L’exposition immersive propose de voir les œuvres autrement. En effet, des œuvres connues et familières se transforment en quelque chose de nouveau et de vivant grâce à l’intersection de divers médias (Higgins, 2017). Des images habituellement statiques sont mises en mouvement et se promènent autour du spectateur. Le sous-marin jaune avance sous l’océan, Milou court dans le gazon et la Castafiore nous surprend avec son chant. Musique, sons et images s’allient pour offrir au spectateur une toute nouvelle aventure de Tintin. Mouvement, formes, couleurs, superpositions, collages, découpages et répétitions se conjuguent alors pour créer une actualisation d’une bande dessinée vieille de presque 100 ans.

 

Malgré les réserves du monde de l’art, il va sans dire que les expositions immersives contribuent à changer la vision que nous avons de l’art en ce qu’il peut être changé, revisité et redoré grâce aux technologies, qui nous ouvrent de plus en plus de portes. Tintin, l’aventure immersive n’est qu’un exemple parmi tant d’autres pour démontrer que l’art peut être consommé différemment. En bref, qu’elle soit un art, un divertissement ou un hommage, l’exposition immersive nous permet de découvrir et de redécouvrir des moments de notre histoire qui se doivent d’être soulignés. Tintin, l’aventure immersive m’a certainement permis de ressentir un grand émerveillement et de raviver des souvenirs qui méritaient d’être ramenés à la surface. Tintin et sa bande, de même que leur créateur, resteront assurément gravés dans ma mémoire.


Vous avez jusqu’au 12 janvier 2025 pour faire le plein de nostalgie avec l’exposition Tintin, l’aventure immersive ! Peut-être deviendrez-vous un.e  « fan » comme moi ?

 

Jaymie Vézina


 

Références :

 

 

La représentation des femmes à travers la téléréalité Occupation double

On le sait tous, en grandissant, on cherche des modèles qui nous ressemblent et qui nourrissent nos rêves. Pourtant, la diversité manque encore souvent à nos écrans. Alors, pourquoi est-ce si important d’avoir une représentation juste et authentique à la télévision?

Depuis 2003, Occupation double s’est imposée comme un incontournable de la culture populaire québécoise, suscitant des débats sur l’amour, les relations et la représentation des genres. Cette émission met en scène des célibataires à la recherche de l’amour, qui vivent ensembles dans une villa et participent à diverses activités et défis, pour qu’à chaque dimanche, l’un d’entre eux soit éliminé. L’amour, le désir et le regard des autres, au cœur de cette émission, sont étroitement liés aux corps et à l’apparence physique, négligeant ainsi toute représentation qui diverge des normes de beauté contemporaines.


Le souci, c'est que les standards de beauté varient tellement entre les femmes et les hommes, que cette disparité contribue à des inégalités de genre, renforçant certains stéréotypes. Cela m’amène à me questionner: De quelle manière Occupation double influence-t-elle la façon dont les femmes sont perçues, tant à l’écran qu’en dehors?


D’abord, les normes de beauté privilégient souvent l'image de la femme hétérosexuelle blanche, jeune, mince et « féminine ». Les femmes issues des minorités ont de la difficulté à se frayer un chemin dans les intérêts romantiques des hommes. Il s’agit du même problème pour les femmes en surpoids, par exemple. Julie Munger est la seule femme en surpoids à avoir participé à Occupation double, mais encore une fois, les candidats masculins la percevaient seulement comme une amie. Lors de cette saison, la production a démontré un désir d’inclusivité, mais l’expérience de Julie, marquée par un rejet amoureux à l’écran, soulève des interrogations sur la pertinence de son passage et sur les conséquences négatives que cela peut avoir pour les femmes qui se sont identifiées à elle (Gérald, 2020).


Cette année, à OD Mexique, la sélection des candidats a été critiquée pour son homogénéité et le manque de représentation des femmes noires (Jean, Poirier-Pouliot, 2024). D’ailleurs, même celles qui apparaissent à l’écran sont souvent les premières à partir et semblent avoir moins de succès auprès des candidats. Cette situation peut les amener à ressentir une pression pour s’adapter aux attentes du milieu, entraînant parfois un conflit avec leur identité culturelle (Jean, Poirier-Pouliot, 2024). Des inégalités de genre se manifestent dans ce contexte, car ce discours ne s'applique pas de la même manière aux hommes noirs, qui semblent être davantage valorisés par les candidates. La couleur de peau chez les hommes a moins d'importance, et les apparences atypiques sont généralement mieux acceptées, voire appréciées. On peut donc comprendre qu’une fois de plus, la valeur d’une femme est liée à son apparence physique, tandis que celle d’un homme découle de son caractère et de sa personnalité (Desrumaux, 2011).


Ces stéréotypes et préjugés sont si ancrés dans notre société et notre culture, que même si l’on reconnaît les inégalités, l’inconscient contrôle parfois notre façon de penser ; les stéréotypes simplifient l’information et orientent notre perception (Desrumaux, 2011). Malheureusement, la représentation des femmes à Occupation double facilite le chemin vers une perception stéréotypée et renchérit ce narratif à travers lequel les femmes doivent correspondre à un standard de beauté. Connaître l’origine de ces stéréotypes, c’est s’armer pour les déconstruire et ainsi contribuer à créer une société plus inclusive et respectueuse, parce que chaque femme mérite d’être vue et valorisée !


Judith Bernadet



Références :

  • DESRUMAUX, P (2011). Chapitre 6. La norme d’internalité et le stéréotype de beauté. Psychologie et recrutement Modèles, pratiques et normativités. De Boeck Supérieur, pp. 147-175. https://doi.org/10.3917/dbu.laber.2011.01.0147.

  • GÉRALD, A (2020). La participation de Julie à OD est-elle de l’inclusivité de façade? Enjeux. URBANIA. https://urbania.ca/article/la-participation-de-julie-a-od-est-elle-de-linclusivite-de-facade

  • JEAN, H, & POIRIER-POULIOT, B (11 septembre 2024). Nouvelle saison, mêmes enjeux : la représentativité culturelle à Occupation Double. Le Délit. https://www.delitfrancais.com/2024/09/11/nouvelle-saison-memes-enjeux-la-representativite

  • MICHELI-RECHTMAN, V (2013). La féminité transformée par le virtuel. Figures de la psychanalyse, 2013/1 n° 25, pp. 85-94. https://doi.org/10.3917/fp.025.0085.

  • PROULX, S, & BÉLANGER, D (2001). La représentation des communautés immigrantes à la télévision francophone du Québec Une opportunité stratégique.Réseaux, 2001/3 n° 107, pp. 117-145. https://shs.cairn.info/revue-reseaux1-2001-3-page-117?lang=fr

Quand le luxe rencontre la durabilité

La mode de luxe se réinvente de manière éco responsable, ou le choix entre le style et la durabilité n’est plus une question - il est possible d’avoir les deux! Par exemple, des marques emblématiques comme Stella McCartney, Hermès, Sézane et Veja montrent au monde comment combiner haute couture et pratiques respectueuses de l’environnement.

 

Quand il s’agit de luxe responsable, Stella McCartney est la référence incontournable (Vogue, 2023). De ses vêtements légèrement over size ou parfaitement ajustés, à ses sacs à mains (tous sans cuir ni fourrure!), Stella a toujours été consciente de l’impact de la mode sur l’environnement. Ses collections utilisent des matériaux éco responsables comme du coton bio, du polyester recyclé et même du cuir à base de champignons (Vogue, 2023). L’esthétique de Stella représente le chic sans effort et les pièces intemporelles qui rendent la durabilité très stylée. Elle montre qu’on peut faire de la mode haut de gamme sans nuire à la planète, tout en alliant style ainsi qu’éthique.

Connue pour son artisanat raffiné et ses sacs de luxe, Hermès progresse également vers un avenir plus écologique. D’ailleurs, Hermès valorise la longévité en créant des produits faits pour durer, comme leurs sacs en cuir emblématiques, leurs foulards en soie et leurs vestes personnalisées. Mais ce n’est que le début! Hermès a adopté des pratiques éco-responsables en expérimentant de nouveaux matériaux, comme le cuir à base de champignons, et a lancé un programme de recyclage nommé “Petit H”, qui transforme les matériaux restants en pièces uniques. De plus, la marque offre des services de réparation pour prolonger la vie de ses produits, réduisant ainsi les déchets. Hermès marie donc tradition et innovation tout en préservant son style intemporel (The Straits Times, 2022).

Pour ceux qui adorent le style parisien sans effort, Sézane est la marque à choisir. Avec ses blouses délicates, ses blazers structurés et son denim parfait, Sézane capture l’essence de la mode française tout en priorisant la durabilité. En effet, plus de 70 % de leurs récentes collections sont fabriquées à partir de matériaux écologiques comme le coton bio et les tissus recyclés. La transparence de Sézane est une autre raison d’apprécier la marque. Ils sont transparents sur leur chaîne d’approvisionnement et s’engagent à utiliser des certifications indépendantes pour soutenir leurs promesses de durabilité. De plus, la marque encourage fortement les clients à recycler leurs vieux vêtements (Curiously Conscious, 2024). Sézane prouve ainsi qu’élégance et responsabilité peuvent aller de pair!

Si vous aimez les sneakers (baskets) minimalistes et élégants, vous avez probablement entendu parler de Veja. En effet, cette marque de sneakers a bâti sa réputation sur l’importance de la transparence envers ses clients. Chez Veja, chaque détail est transparent, jusqu'à la composition des semelles intérieures, souvent fabriquées à partir de canne à sucre et de matériaux recyclés (Vogue, 2024). Les chaussures de Veja sont faites de matériaux écologiques comme du coton bio, du caoutchouc sauvage de l’Amazonie et des tissus recyclés. Que ce soit les matériaux recyclés utilisés dans les semelles ou leur dédicace pour réduire leur empreinte carbone, la marque Veja prouve qu’on peut créer des chaussures stylées et durables sans faire de compromis sur la durabilité.

En conclusion, la sphère de la mode de haut de gamme s’oriente vers une approche plus durable et consciente, ou le style et la responsabilité écologique s’assemblent. En intégrant des matériaux durables et en adoptant des pratiques transparentes, ces marques réussissent à redéfinir les standards auxquels les marques de luxes sont confrontées aujourd’hui. Après tout, choisir la mode de luxe durable, c’est choisir la planète sans compromettre le style!

Marielle Bucheit

Références :