« ᐆᒻᒪᖁᑎᒃ : Uummatiq : Essence de la vie »

Au cœur du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), l’exposition « ᐆᒻᒪᖁᑎᒃ : Uummatiq : Essence de la vie » explore les luttes, les triomphes et les visions Inuites face aux bouleversements de leur monde à travers des œuvres contemporaines et des artefacts historiques. Le mot uummatiq, qui signifie « essence de la vie » ou « ce qui fait battre le cœur » en inuktitut, reflète la profondeur symbolique de cette exposition, capturant l’esprit des récits et des expériences partagés par les artistes.

L’impact des changements climatique sur le mode de vie inuite

L’Arctique, où se trouve le territoire inuit, est l’une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique. Les visiteurs de l’exposition découvrent des œuvres comme Ice Fall de Kudluajuk Ashoona, qui illustre la fonte accélérée des glaciers et ses effets dévastateurs sur la faune et la chasse traditionnelle. 

Une installation interactive invite à ressentir les transformations du climat. À mesure que les projections numériques montrent la glace se fissurer, des témoignages audios partagés par des aînés inuits décrivent la perte de terres, la diminution des espèces marines et les bouleversements dans leurs cycles alimentaires. 

Colonialisme

Un autre aspect marquant de l’exposition est la reconnaissance des traumatismes historiques infligés aux Inuits. À travers des œuvres comme celles de Tanya Tagaq ou de Asinnajaq, les visiteurs explorent des thèmes tels que la violence des politiques de réinstallation forcée et les pensionnats autochtones. 

Des installations poignantes, comme une cabane en bois reconstituée, montrent les conditions de vie imposées aux communautés par le gouvernement canadien dans les années 1950. Des témoignages documentaires ajoutent une profondeur émotionnelle, révélant comment ces expériences ont fragmenté des familles et érodé des pratiques ancestrales. 

Un appel à l’action et à l’écoute

Uummatiq : Essence de la vie ne se limite pas à informer ou à émerveiller. Elle interpelle. À une époque où les voix autochtones réclament justice et autonomie, cette exposition s’impose comme un rappel puissant de la responsabilité collective de protéger les terres, les cultures et les communautés inuites. 

Pour les visiteurs, c’est une chance unique d’élargir leur perspective. L’exposition est à voir au MBAM jusqu’au 14 avril 2025.


Maxime Gravel

Bibliographie :