Par Marie Véronique Ross
Maintenant que mon séjour approche à sa fin, les quatre derniers mois défilent à toute allure dans ma tête.
Qui aurait cru que je serais partie à l’étranger, seule ? Pas moi, en tout cas.
On m’a souvent dit: « tu vas voir ça va changer ta vie ».
Ce n’est pas que je n’y croyais pas, mais je ne voulais pas me faire trop d’attentes. Peut-être par peur que ça ne change pas ma vie. Eh bien, tout le monde avait raison, ma vie a changé. Je vous suggère fortement cette expérience. Mettez votre vie dans une, deux ou trois valises, prenez un billet et partez à l’étranger. Sur un coup de tête, j’ai décidé de poursuivre mes études en communication à Milan. Une des meilleures décisions que j’ai faite.
Je peux dire que, même si je suis 50% italienne, j’ai eu un choc culturel arrivé à destination. Bien différente de mon patelin, je me suis installée dans une grande ville avec un tempérament froid où tout est rapide et très « business ». Ce n’est habituellement pas ce que je recherche lors d’un séjour ailleurs. J’avais peur de ne jamais m’habituer à cette ville, à mon coin près du Naviglio, à mon université nommée IULM, mais j’ai appris à l’apprivoiser et à l’aimer.
(Brera, IULM et Naviglio)
Ah la la, je vais m’ennuyer d’elle. Une des choses les plus difficiles a été de m’habituer à leur heure de souper… 20h00 !? Oh, mais combien de beaux échanges ai-je eu en partageant une pizza margherita, des pâtes au pesto, des focaccias et plus encore. J’ai maintenant des amis provenant des quatre coins du monde. Ensemble, on a vécu tellement d’aventures folles. On a découvert une bonne partie de l’Europe tout en partageant nos histoires personnelles. Une famille s’est créée. Quelques mois et j’ai l’impression que ça fait une éternité. Difficile à le croire.
Tous ces voyages de dernière minute dans des pays avoisinants, avec des personnes qui m’étaient complètement inconnues ont contribué à me faire découvrir cette partie cachée de moi-même. J’ai appris à penser solutions avant problèmes, aiguiser mon sens de l’orientation et lorsqu’il le fallait, mettre mon pied à terre pour aider à prendre une décision. Essayer de tout contrôler est impossible. La vie fait bien les choses. On a manqué le train ? Il va y en avoir un autre. Il y a une grève des transports ? On s’y rend d’une autre manière. Un problème avec notre booking ? On fait des appels. Il pleut toute la journée ? On ira danser sous la pluie !
Peu importe ce qui arrive, il y a toujours une solution, parfois il faut juste s’asseoir sur le plancher d’une gare de train et se remettre dans le moment. En profiter pour faire une pause et trouver la perle. Être à l’étranger m’a appris que chaque problème ne devient pas la fin du monde. Il faut accepter la situation et ce qui se passe autour de moi. « De vivre pleinement dans le moment présent » comme le dit toujours si bien mon papa.
En y repensant, pendant que j’écris cet article, on dirait un rêve. La petite Marie toute gênée n’en revient pas qu’elle a vécu cette expérience hors du commun. Soudainement, j’ai les yeux larmoyants. Je suis submergée par différents sentiments. D’un côté, j’ai hâte de retourner à la maison, voir ma famille, mes amis, mon neveu et, aussi, je dois le dire, parler québécois. De l’autre côté, c’est difficile de quitter ces nouvelles personnes sans savoir quand est-ce que je vais les revoir. C’est la beauté d’un échange étudiant. Tu rencontres des gens qui habitent à des milliers de kilomètres et en quelques jours, elles deviennent comme des amies d'enfance.
Cet échange étudiant m’a fait découvrir une partie de moi qui m’était étrangère.
Je rapporte au Québec cette nouvelle version,
À bientôt.
