Les sauveurs d'enfants

Le métier d’intervenant est assez souvent perçu de façon négative. Ceux qui travaillent   sur l’aspect psychologique (santé mentale, dépression, anxiété, etc.) sont vus comme des aidants. Cependant, ceux qui exercent cette profession dans les centres jeunesses (à la Direction de la protection de la jeunesse – DPJ) sont perçus comme des personnes méchantes. En réalisant un travail universitaire, je me suis entretenue avec une personne travaillant dans ce domaine, et ce, dans une ville défavorisée. Cet intervenant m’a fait voir ce métier sous un autre angle.

Région défavorisée

D’abord, vivre en banlieue et vivre en région, ce n’est pas du tout la même chose. L’Outaouais, une région qui partage une frontière avec l’Ontario, est divisée en quatre municipalités régionales de comté (MRC) : la Vallée-de-la-Gatineau, Les Collines-de-l’Outaouais, Papineau ainsi que Pontiac. On y retrouve également la ville de Gatineau (et d’autres villes avoisinantes) en plus de deux réserves autochtones qui sont le Lac-Rapide et Kitigan Zibi.

Alors que la plupart de ces MRC ont tous les services à leur disposition et sont assez aisées, ce n’est pas le cas de tous. L’intervenant avec qui j’ai fait l’entrevue vient d’un milieu défavorisé, éloigné des grandes villes et oublié des partis politiques. Tous ces facteurs font en sorte qu’il y a de plus en plus de pauvreté. Il y a également une différence culturelle bien présente entre les Premières Nations et les gens qui vivent hors des réserves. Avec un nombre assez bas d’habitants, il n’est pas rare de croiser des visages familiers ou de vieilles connaissances. Alors, pour toutes les raisons énumérées ci-dessus, intervenir dans une région comme celle-là devient un peu plus difficile sur le plan émotionnel.

Quelques statistiques

En 2016-2017, au Québec, on a vu une augmentation de signalements par jour de 4%, ce qui équivaut à 10 situations de plus que l’an dernier. Plus précisément en Outaouais, la région où travaille l’intervenant rencontré, on a obtenu, dans les mêmes années, une moyenne de 17 signalements par jour, ce qui représente une augmentation de 8,5%. Cela veut donc dire que les intervenants ont de plus en plus de travail à faire. Un aspect qui vient faciliter leurs interventions est la coopération des parents et de la famille. Sans cette coopération, il est beaucoup plus difficile d’aider l’enfant et, en même temps, la famille en question.

L’envers de la médaille

Une grande partie des gens ont un regard négatif sur ce métier. Les intervenants sont trop souvent perçus comme des gens qui enlèvent des enfants et adolescents à leurs familles, ce qui est totalement faux. Ils n’interviendront que s’ils doivent le faire, et ce, dans le but de protéger les enfants. Le sentiment de réussite qu’ils ressentent après une intervention est inimaginable et c’est ce sentiment qui fait en sorte qu’ils continuent. Les actions des intervenants touchent des gens et elles font une différence dans la vie de plusieurs personnes. Mettre un sourire sur le visage des enfants qui souffrent et qui sont malheureux est l’un de leurs objectifs les plus importants.

Aussi, ce métier manque grandement de reconnaissance. Il est vrai que les médias et les réseaux sociaux nous montrent davantage les cas qui ont mal tournés, mais qu’en est-il des histoires qui finissent bien? Il faudrait peut-être commencer à montrer des cas de réussite. Dans mon entrevue, l’intervenant m’a dit qu’il connaît beaucoup de belles histoires et que chaque intervenant de la protection de la jeunesse, partout au Québec, a une histoire à raconter qui ferait en sorte que les gens comprendraient la beauté de leur travail. Il est vrai que leur métier est difficile et qu’ils ne sont pas toujours bien reçus là où ils vont, mais il reste que leur priorité est l’enfant.

Pour résumer, les intervenants sont dévoués à la cause des enfants. Ils font tout pour sauver ceux qui sont dans le besoin. L’intervenant m’a dit fermement que l’enfant doit être une priorité pour tous, et nous ne pouvons pas être en désaccord avec cette phrase. Respectons les intervenants et appuyons-les dans leurs actions. La coopération est un aspect crucial dans les interventions faites par les centres jeunesses. Alors, ensemble, on peut faire une différence! Faisons briller ce qui mérite de l'être!

Voici les liens qui ont été utiles à mon article :

https://bit.ly/2FfMTsB

https://bit.ly/2SZDqZe


Écrit Par Daryann Gauthier, Rédactrice du COMMEDIA