Malaise de société

Des fois, je vis un malaise et je ne suis pas la seule à le vivre. Des fois, c’est ensemble, collectivement, qu’on vit un malaise. Ces temps-ci, je dois dire que j’ai l’impression d’en vivre un peu trop souvent. Par exemple, avec l’élection de Donald Trump. Où s’en va le monde?

Mais, un sujet qui me touche encore plus particulièrement, c’est la culture du viol. On en a parlé, et reparlé, on en parle encore et j’espère qu’on va continuer à en parler. Parce que c’est important. Parce que c’est encore trop présent.

Culture du viol. C’est fort, ça choque.

 

Au Québec, on n’aime pas ça les problèmes, on n’aime pas ça les conflits. On fait tout pour les éviter. Alors, comme société, se faire reprocher de propager des pratiques comme le viol, ça nous fait mal. Pas parce que c’est mal. Nenon, parce qu’on pense qu’on est trop bien comme société pour encourager ce genre de chose.

Mais là faut se réveiller. Non, on n’est pas mieux qu’ailleurs. Oui, nous aussi, comme société, on a nos problèmes. Mais prendre conscience de ses problèmes c’est déjà un bon pas vers la guérison. 

 

Quand on parle de culture du viol, on n’est pas en train de dire que tous les hommes sont des violeurs et que toutes les femmes sont violées. Ce qu’on essaie de faire comprendre par ce terme, c’est qu’on a de la misère à imposer des limites, à reconnaitre à quel moment on franchit une barrière.

Ici, il faut prendre le terme viol au sens large, au sens d’agressions sexuelles. « Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par du chantage. » 

Une femme sur 3 sera victime d’agression sexuelle dans sa vie. 1 sur 3. C’est pas quelque chose qu’on peut se permettre de prendre à la légère.

 

Parler de culture du viol, c’est souligner le fait qu’il y a peut-être des changements à apporter dans les mentalités. Je suis une fille. Quand j’étais jeune, je me faisais répéter sans cesse, par mon père, ma mère ou ma tante, que je ne devais pas m’habiller de telle ou telle manière, que je ne devais pas me promener seule tard le soir, que je devais éviter le plus possible tel ou tel genre de comportements. Pourtant, on n’a jamais pris le temps d’expliquer à mon petit frère, que ce n’est pas parce qu’une fille s’habille sexy, qu’elle veut que tu la touches. Que ce n’est pas parce qu’elle se promène seule qu’elle veut que tu viennes lui faire des avances. Que ce n’est pas parce qu’une fille vient chez toi, même s’il est 3h du matin, qu’elle veut coucher avec toi. 

Je pense qu’il est là le problème. Il faut éduquer les jeunes garçons sur ce qui se fait et ne se fait pas, plutôt que de dire aux filles de faire attention à ce qu’elles font, parce que ça pourrait être mal interprété par les garçons.

Si je me mets un décolleté pour sortir, tu peux regarder, respectueusement. Après tout, si j’ai décidé de mettre ça en valeur, c’est bien pour que quelqu’un en profite et pour me sentir belle et attirante. Mais si je porte un décolleté, ça ne veut pas dire que je veux que tu viennes toucher mes seins.

Si je te suis à ton appartement après t’avoir embrassé toute la soirée, et qu’une fois chez toi je décide que je ne veux pas coucher avec toi, il n’est pas « trop tard » et je ne suis pas une agace. J’ai changé d’idée, ou je n’avais simplement pas la même idée que toi en tête. 

 

Mon consentement m’appartient et je peux le donner ou le retirer au moment où je le désire. Il n’est jamais trop tard.

« Sans oui, c’est non! »

La vidéo Tea Consent explique la notion de consentement.

La vidéo Tea Consent explique la notion de consentement.