Moonlight : trouver la lumière

J’ai pleuré. Je l’avoue, j’ai pleuré. Je pense que c’était trop. Après l’élection de Donald Trump, mes sentiments étaient à fleur de peau. Mon fil Twitter regorge de commentaires d’Américains stressés pour leur avenir en raison de leurs différences : de leur couleur de peau à leur orientation sexuelle. Je les comprends. Et après avoir vu Moonlight au cinéma, je les comprends encore plus.

Chiron est un jeune garçon noir vivant dans un quartier chaud de Miami. On le surnomme « Little » et à force d’entendre cet adjectif, il l’a intériorisé. Ses camarades de classe l’intimident et sa mère semble être préoccupée par une chose, la drogue. Heureusement, il peut compter sur Juan : un homme bon, intelligent et protecteur… qui vend de la drogue. C’est à lui que Chiron se confie : « Am I a faggot? ». Le mentor invite plutôt son jeune ami à se définir lui-même en temps et lieu. Mais, l’adversité peut parfois être plus que pesante pour un jeune qui essaie tout simplement de vivre, ou plutôt de survivre, envers et contre tous.

Le réalisateur Barry Jenkins décline l’histoire de son héros en trois parties. On plonge dans son enfance et son adolescence, avant de le découvrir à l’âge adulte. Son histoire, mais aussi celle de son ami, Kevin. Deux êtres dont les destins se sont croisés pour le meilleur et pour le pire, enclavés par le monde qui les entoure.

Moonlight est certes un film imparfait, mais indubitablement vrai. Les personnages se déploient avec grâce devant nos yeux, malgré les embuches. Lorsqu’on lit la phrase « love trumps hate », on veut y croire. La vulnérabilité peut être le plus beau des sentiments… à condition d’affronter les démons enfouis au plus profond de soi.

Vous pouvez voir Moonlight au Cinéma Cinéplex Forum, près du métro Atwater, dans sa version originale. Une version sous-titrée en français sera bientôt à l'affiche. Le buzz est lancé, on pourrait même fort bien retrouver le film aux Oscars. Allez-y donc.