Les frontières islamophobes

Le 8 novembre 2016, Donald Trump remporte l’élection présidentielle. Il devient donc le premier président sans expérience politique ou militaire. Dès son arrivée au pouvoir le 20 janvier 2017, il rend plusieurs décisions douteuses censées galvaniser sa base. Mais, pour le moment, sa décision la plus controversée reste le décret interdisant l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays dont la majorité de la population est musulmane (Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen). Est-ce que l’élection de Donald Trump à la présidence américaine ainsi que la montée de l’extrême droite rendent le monde de moins en moins tolérant?

Fort heureusement, le décret a été invalidé... Mais, les frontières américaines semblent être beaucoup plus difficiles à traverser depuis le début de l’année.

Diverses personnes ont connu des difficultés aux douanes américaines, dont le fils de Muhammad Ali (le célèbre boxeur) qui y est resté pendant des heures uniquement en raison de son nom « étranger » et de sa confession musulmane. Quant à Juhel Miah, un professeur britannique de confession musulmane, il s’est fait interdire l’entrée aux États-Unis, même s’il avait un visa valide en sa possession.

On pourrait penser qu’il ne s’agit que de cas isolés… mais ce n’est pas le cas. En effet, ici même, des citoyens canadiens de confession musulmane se font interdire l’accès aux États-Unis. C’est notamment le cas de Fadwa Alaoui qui voulait se rendre à Burlington (au Vermont) pour faire du magasinage, mais qui a été longuement questionnée sur sa religion avant de se voir refuser l’accès au territoire américain. Le jeune athlète Yassine Aber, étudiant à l’Université de Sherbrooke, a lui aussi été refoulé à la frontière alors qu’il devait se rendre à Boston pour participer à une compétition d’athlétisme avec d’autres étudiants.

Mais, le plus surprenant, c’est qu’il ne s’agisse pas uniquement d’une question de religion ou d’identité... Carol-Anne Lefrançois s’est vu non seulement refuser l’entrée dans un avion en partance pour la Floride, mais elle a aussi été détenue pendant sept heures au poste frontalier de Lacolle. Il semblerait qu’elle ne peut pas rentrer aux États-Unis, car elle aurait eu une relation dans le passé avec un Tunisien, qui, lui, aurait eu des déboires avec la justice américaine.

Bref, il reste à se demander pourquoi des gens ont une dent contre les musulmans et les musulmanes de ce monde. Trop de personnes pensent qu’une majorité de musulmans veulent « imposer » leur mode de vie aux sociétés occidentales. Les musulmans ne sont pas tous des poseurs de bombes ni des terroristes. Certains ont même peur de ce que les extrémistes radicaux peuvent faire pour tuer le plus de gens possible. Certains ont fui leur pays en guerre pour se réfugier dans un pays plutôt pacifiste, tel le Canada.

Des commentaires racistes diffusés par la télévision ou sur les réseaux sociaux peuvent pousser des individus à l’intolérance. Les films comportant des musulmans les présentent plus souvent comme des méchants. Effectivement, notre imaginaire est nourri par une omniprésence du stéréotype des musulmans haineux. Mais il est très clair et statistiquement prouvable que les musulmans en général ne soient ni méchants, ni extrémistes, ni dangereux. La vérité est que les musulmans de notre pays expriment des diversités : de langue, d’origine et de pratiques.

De jeunes adultes musulmans et chrétiens forment cette association unie

De jeunes adultes musulmans et chrétiens forment cette association unie

Si on considère qu’un musulman qui attaque un non-musulman, c’est mal… Nous devrions aussi considérer qu’un non-musulman qui attaque un musulman, c’est tout aussi mal.

Chaque être humain devrait être respecté à sa juste valeur. Nous devrions essayer de vivre dans un monde en paix!